Les prestations sociales, notamment le RSA, la prime d'activité et les allocations familiales, augmenteront de 1,6% au 1er avril, a-t-on appris mercredi auprès du ministère des Solidarités et des associations d'aide aux plus précaires, ces dernières critiquant une hausse très insuffisante à leurs yeux.

Cette revalorisation a été calculée à partir de la moyenne des taux d'inflation mensuels depuis un an, soit +5,6% par rapport à avril 2022. Mais l'augmentation réelle en avril 2023 a été ramenée à +1,6% car le gouvernement a tenu compte de la hausse exceptionnelle de 4% qui avait été accordée de manière « anticipée » en juillet 2022, a indiqué le ministère à l'AFP.

Le ministre, Jean-Christophe Combe, a fait part mardi de cette décision aux associations de solidarités lors de la première réunion d'une cellule dédiée au « suivi de l'inflation », a indiqué son cabinet. Cette cellule « se réunira à nouveau prochainement pour anticiper les mesures et dispositifs nécessaires pour protéger les plus fragiles face à la hausse des prix » et « maintenir une forte vigilance sur les risques de basculement dans la pauvreté », a-t-on assuré de même source.

Une revalorisation jugée largement insuffisante

Les représentants des associations présentes ont cependant fait part à Jean-Christophe Combe de leur incompréhension, face à une revalorisation jugée largement insuffisante, a indiqué à l'AFP Noam Leandri, président du Collectif Alerte, qui rassemble 34 associations de lutte contre la pauvreté.

« On était tous unanimement choqués, on a trouvé ça indécent », a dit Noam Leandri. « On espère encore que la décision bougera d'ici au 1er avril, mais j'ai indiqué au ministre qu'on ne pouvait pas laisser cela sans suite », a-t-il ajouté.

Pour ce responsable associatif, la hausse « anticipée » octroyée à partir de juillet 2022 était « intelligente », puisqu'elle a permis de faire face à une inflation évaluée par l'Insee en moyenne à 5,2% en 2022. Toutefois « les prix continuent d'augmenter, on est très loin d'arriver à la fin d'une spirale inflationniste », a-t-il insisté.

Les prix à la consommation ont en effet progressé en moyenne de 6,2% sur un an, mais au moins de 14 à 15% sur les produits alimentaires et de première nécessité, qui constituent une part importante du budget des publics précaires, a-t-il insisté.