Durant le débat sur les retraites, les députés MoDem ne déposeront pas d'amendement visant à augmenter la durée de travail hebdomadaire d'une demi-heure, ont-ils indiqué mardi, après avoir provoqué un bref émoi dans la majorité avec cette proposition.

« On met sur la table des hypothèses, des idées », mais « à ce stade de la discussion, on ne déposera pas quelque chose qui va sur le sujet des financements », a écarté le député Philippe Vigier, qui avait plaidé dimanche pour ces 35,5 heures de travail par semaine pour financer les pensions. « Il n'y a pas de pataquès », a-t-il assuré lors d'un point presse à l'Assemblée, alors que cette proposition avait hérissé le gouvernement et le groupe Renaissance.

Le MoDem, allié d'Emmanuel Macron, envisage « autour d'une vingtaine d'amendements » sur le projet de réforme. Les députés centristes veulent notamment une « clause de revoyure », pour faire le point sur la trajectoire de la réforme des retraites le 1er janvier 2028.

Ils voudraient aussi « améliorer le texte sur le taux d'emploi des seniors », par exemple par un « bilan de carrière » dès 46 ans, et entendent « être en pointe » pour mieux prendre en compte les « carrières hachées », a poursuivi Philippe Vigier, député d'Eure-et-Loir.

Le président du groupe Jean-Paul Mattei a assuré que « tout le monde est concentré et prend conscience que cette réforme est nécessaire pour des questions essentiellement budgétaires, il faut l'assumer ».

« C'est sûr qu'on regrette peut-être les retraites par points d'il y a deux ans, mais c'est comme ça, on va faire avec. On accompagnera le mouvement, c'est le moment de faire cette réforme pour assurer la pérennité du régime par répartition et le maintien du pouvoir d'achat des retraités », a-t-il souligné.

Dans ce projet de loi, « il y a beaucoup de bonnes choses intéressantes sur les carrières longues, la pénibilité, les emplois comme les TUC (travaux d'utilité collective) », estime Jean-Paul Mattei.

« Ce n'est vraiment pas le moment de trembler. Il faut qu'on avance en pack, solidaires. Cette réforme est nécessaire et répond à un certain nombre de questions d'égalité qui n'étaient pas comblées », a ajouté le député Erwan Balanant. « Si on ne bouge pas, on va vers des temps troublés, on aura sans doute un écroulement des pensions », considère cet élu du Finistère.