Le gouvernement souhaite faire adopter sa réforme des retraites sans passer par l'article 49.3 de la Constitution, a assuré mercredi son porte-parole Olivier Véran, confiant dans la possibilité de disposer d'une « majorité absolue » grâce au renfort des Républicains.

« Nous souhaitons l'adopter sans 49.3 », a expliqué sur Franceinfo le ministre délégué chargé du Renouveau démocratique au lendemain de la présentation du texte par la Première ministre Elisabeth Borne.

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« Je reste évidemment prudent, je ne vais pas parler au nom de groupes d'opposition, mais si j'écoute ce que disent les Républicains et les réactions à la présentation du projet de la Première ministre, il semble qu'on ne soit pas loin d'avoir un vote favorable sous conditions », a-t-il argué.

« Si nous obtenions effectivement cet accord de la part du groupe des Républicains, nous disposerions de fait d'une majorité absolue, ça veut dire qu'il n'y aurait pas besoin dans tous les cas de de recourir au 49.3 », qui permet l'adoption d'un texte sans vote, a-t-il insisté.

Une adoption définitive espérée fin mars

Le président des Républicains, Eric Ciotti, s'est félicité de voir reprises « des demandes importantes » de son camp. « C'est pas nous qui allons voter la réforme du gouvernement, c'est le gouvernement d'Élisabeth Borne qui va faire voter par sa propre majorité la réforme que nous proposons au Sénat depuis plusieurs années », a même ironisé sur France Inter le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau.

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Le gouvernement a choisi de passer par un budget rectificatif de la Sécurité sociale, imposant ainsi un examen du texte à marche forcée en vue d'une adoption définitive fin mars, tout en se ménageant la possibilité de recourir au 49.3 en cas de blocage à l'Assemblée.

« Nous voulons aller jusqu'au bout parce que si nous ne le faisions pas, nous n'équilibrerions pas notre système de retraite », a répondu le porte-parole à propos des grèves et manifestations promis par le front unanime des syndicats, tout en assurant « comprendre parfaitement qu'une réforme des retraites (...) puisse mobiliser les Français ou en tout cas ne pas faire plaisir ou inquiéter ».

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