Le patron des députés LR Olivier Marleix a appelé à un débat « le plus complet possible » sur le budget 2023, mardi dans Les Échos, tout en rappelant que son groupe, en position de pivot, voterait « contre ce texte » dévoilé lundi.

« On votera contre ce budget, on ne s'abstiendra pas » car « il est pour nous impensable de le voter compte tenu de la hausse des dépenses publiques », a affirmé le député de l'Eure-et-Loir.

Quant au possible recours par le gouvernement à l'article 49.3 de la Constitution, qui permet l'adoption d'un texte sans vote sauf motion de censure, M. Marleix a estimé que cela « n'est pas un problème en soi car il est prévu dans la Constitution (...) En revanche, le 49.3 nous posera un problème s'il est employé pour empêcher le débat ».

« Nous demandons donc deux 49.3 : le premier à la fin des débats sur la partie recettes, le second à la fin de la partie dépenses, le tout pour avoir un débat budgétaire le plus complet possible et rappeler au gouvernement qu'il doit écouter l'Assemblée nationale », a affirmé M. Marleix.

Une réforme des retraites jugée précipitée

Il a en revanche exclu le vote d'une motion de censure, déposée par la Nupes ou le RN par exemple, car « notre état d'esprit n'est pas de nous associer à des gens qui spéculent sur l'effondrement du pays ».

Sur la réforme des retraites, possiblement par un amendement au projet de budget de la Sécu, M. Marleix a fustigé le « choix de la précipitation » selon lui « incompréhensible aux yeux des Français ».

« Il ne faut pas, comme le fait Emmanuel Macron, donner le sentiment qu'on ne fait la réforme des retraites que pour rassurer les marchés financiers », a-t-il affirmé.

Appelant à « une recherche d'équilibre et de justice », il a rappelé que Les Républicains plaidaient de longue date pour repousser à 64 ans l'âge de départ en retraite. Il faut selon lui « parvenir à maintenir à 67 ans » l'âge du départ à taux plein.

« La question de l'âge est importante (...) mais ce n'est pas la seule, sous peine de donner le sentiment d'avoir une réforme uniquement comptable », a ajouté M. Marleix, évoquant « la question des carrières longues, de la pénibilité, du minimum contributif ».