Ce n'est pas un habitué du Bureau Ovale, loin de là : Joe Biden reçoit mardi pour une rare entrevue le patron de la banque centrale américaine Jerome Powell, sur fond d'inflation galopante.

Le président américain doit s'entretenir à 17h15 GMT avec le chef de la puissante Fed, dont l'une des missions est d'assurer la stabilité des prix. La réunion est inhabituelle car la Maison Blanche reste généralement à l'écart de cette institution indépendante.

« La Réserve fédérale a la responsabilité primaire de contrôler l'inflation. Mon prédécesseur a rabaissé la Fed et certains présidents ont essayé dans le passé de l'influencer de manière inappropriée pendant des périodes de forte inflation. Je ne ferai pas cela », a assuré le président dans une contribution publiée lundi par le Wall Street Journal. « Avec les bonnes décisions, les Etats-Unis peuvent réussir la transition entre une période de reprise et une croissance stable et soutenue, et faire baisser l'inflation sans perdre les gains historiques » réalisés en termes d'emplois notamment, a-t-il aussi écrit.

Cette rencontre, à laquelle participera la ministre des Finances Janet Yellen, souligne la préoccupation de Joe Biden face à la poussée des prix aux Etats-Unis, qui pèse sur les ménages et sur sa cote de popularité. L'inflation est du pain bénit pour l'opposition républicaine, à quelques mois d'élections législatives qui risquent de coûter aux démocrates leur très mince majorité parlementaire.

L'inflation inquiète 70% des Américains

Selon un sondage réalisé entre le 25 avril et le 1er mai par l'institut Pew Research, 70% des Américains estiment que l'inflation est un problème très important, une proportion bien plus importante que pour leurs autres sujets de préoccupation (coût de la santé, criminalité et violence par armes à feu). Cette enquête a été menée avant qu'une fusillade dans une école au Texas ne choque l'Amérique et ne relance le débat sur les armes à feu.

La Fed a assuré qu'elle ferait tout pour ramener l'inflation dans les clous. Elle a commencé à relever avec vigueur ses taux directeurs, et devrait continuer. Le phénomène de flambée des prix, attisé par la guerre en Ukraine et portant aussi les marques du redémarrage parfois chaotique de l'activité économique après la pandémie de Covid-19, est mondial. Le taux d'inflation dans la zone euro a battu un nouveau record en mai, à 8,1% sur un an, selon une statistique publiée mardi.

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