Jeudi 6 mars, la Banque Centrale Européenne a annoncé qu’elle allait baisser son principal taux directeur à 1,50%, un niveau jamais atteint jusque-là. N’excluant pas une nouvelle baisse, elle étudie de nouvelles mesures « non conventionnelles » pour encourager l’économie européenne.

Depuis sa création en 1999, la Banque Centrale Européenne (BCE) n’avait jamais descendu son principal taux d’intérêt aussi bas. A partir du 11 mars, le taux d’intérêt des opérations de refinancement, le « Refi », sera de 1,5%, contre 4,25% en octobre. Le « Refi » baisse pour la cinquième fois consécutive. Le taux d’intérêt de prêt marginal (prêt aux banques au jour le jour) passe de 3 à 2,50% et celui de prêt marginal (dépôt des banques au jour le jour) de 1 à 0,5%.

Croissance à -2,7% en 2009 et nulle en 2010

Cette décision de la BCE vise à lutter contre la récession de la zone euro et des perspectives de croissance plus négatives que prévues. Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, a déclaré que l’Institution de Francfort prévoyait une croissance nulle dans la zone euro en 2010 alors qu’elle tablait auparavant sur une croissance à 1%, et qu’elle devrait baisser de 2,7% en 2009.

Dans ce contexte, le président de la BCE a déclaré que le conseil des gouverneurs envisageait que le principal taux « puisse descendre plus bas », mais sans atteindre le 0%.

« Nous discutons et étudions de nouvelles possibles mesures non conventionnelles », a ajouté Jean-Claude Trichet, sans vouloir entrer dans les détails.

A l’heure actuelle, la BCE utilise déjà une mesure qui n’est pas conventionnelle, celle de prêter de l’argent aux banques sans plafond de montants. Le conseil des gouverneurs a d’ailleurs décidé jeudi que cette action exceptionnelle sera prolongée jusqu’à la fin 2009.

Renflouer les banques en achetant des titres

Mais une autre arme est examinée à la BCE, celle de l’assouplissement quantitatif. La Réserve Fédérale Américaine (la FED) a recours à cette mesure que la Banque d’Angleterre vient aussi de mettre en place.

L’assouplissement quantitatif consiste pour une banque centrale à émettre de la monnaie et à racheter aux banques, grâce à ces fonds créés, des titres d’entreprises et des emprunts d’états.

Cet assouplissement quantitatif doit servir à faciliter ensuite les crédits aux entreprises et aux particuliers par des établissements bancaires renfloués.