Des compagnies aériennes françaises se sont élevées mercredi contre de fortes hausses de certaines redevances de navigation, estimant que l'Etat leur facturait « des services qui n'ont pas été rendus » pendant la pandémie de Covid-19.

« Alors que les compagnies aériennes françaises peinent à se remettre de la plus grave crise de leur histoire, l'État poursuit sa politique démesurée d'augmentation des charges », a affirmé le Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara) dans un communiqué.

Le Scara, qui revendique fédérer 50% des compagnies aériennes françaises, basées en métropole et en outre-mer, a indiqué que la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) lui avait notifié une hausse de 15,2% de la redevance pour services terminaux de la circulation aérienne, qui rémunère les services fournis dans un rayon de 20km autour des principaux aérodromes de métropole.

En outre, l'Aviation civile, qui dépend du ministère de la Transition écologique, a mentionné une hausse de 30,6% de la redevance de route, acquittée pour l'usage des services au-dessus du territoire métropolitain, comme les services de radiocommunication et de météo, selon le Scara.

Contactée par l'AFP mercredi, la DGAC n'a pas confirmé ces pourcentages de hausse dans l'immédiat.

Mais les documents diffusés début octobre dans la foulée de la présentation du projet de loi de finances (PLF) pour 2022 évoquent un nouvel « impact fort » de la crise sanitaire sur le budget annexe « contrôle et exploitation aériens ».

Ce dernier pourrait être amené à emprunter jusqu'à 1,26 milliard d'euros, ce qui augmentera ses échéances de remboursement de 112 millions d'euros en 2022 par rapport aux montants inscrits dans la loi de finances initiale pour 2021.

Selon ces documents, la DGAC va continuer à réduire ses dépenses de personnel, notamment en recrutant moins de contrôleurs aériens, pour faire face à un « contexte de crise persistant », mais en maintenant des investissements pour « être en mesure de s'adapter à l'ensemble des scenarii de reprise ».

Le Scara s'est de son côté indignée contre une « double peine » pour des compagnies qui « sont, encore une fois, lourdement pénalisées pour un service qui ne leur a pas été rendu », alors qu'elles sont exsangues après une année 2020 qui a vu le trafic amputé de deux tiers. Son niveau d'avant-crise ne devrait être retrouvé qu'en 2024.