L’État a déjà prêté 33,5 milliards d’euros aux banques, 23 par le biais de la Société de financement de l’économie française (SFEF) et 10,5 par celui de la Société de prise de participation de l’État (SPPE). 380 millions d’euros d’intérêt ont déjà été versés, a annoncé mardi 27 janvier Christine Lagarde.

Face à la crise financière, l’aide directe du gouvernement français aux banques se divise en deux parties : d’une part, un prêt au taux moyen de 4% d’intérêts par la société de financement de l’économie française (SFEF) et de l’autre, une aide pour renforcer les fonds propres des banques à 8,2% d’intérêts via la société de prise de participation de l’État (SPPE).

23 milliards sous forme de prêt

Pour l’heure, la société de financement de l’économie a déjà emprunté 23 milliards d’euros auprès d’investisseurs du monde entier avec la garantie de l’État sur le remboursement. Elle a prêté ces 23 milliards à 13 banques dont les six grands groupes bancaires français (BNP Paribas, Société Générale, Caisses d’Épargne, Banques Populaires, Crédit Mutuel et Crédit Agricole) et notamment les filiales de financement de Renault et Peugeot. Le but de cette opération est que les banques continuent à accorder des crédits aux particuliers et aux entreprises. A ce jour, « l’État a reçu 380 millions d’euros au titre des intérêts », a déclaré Christine Lagarde, la ministre de l’économie, mardi 27 janvier.

10,5 milliards en fonds propres

Dans un deuxième temps, la Société de prise de participation de l’État (SPPE) a acheté temporairement des titres super-subordonnés, des sortes d’obligations, émis par les 6 principales banques françaises. Il s’agit de renforcer leurs fonds propres. Ces obligations ne sont pas des actions et n’entraînent donc pas l’acquisition d’un siège au conseil d’administration.

La SPPE a ainsi déjà prêté, par ce biais, 10,5 milliards d’euros, au taux d’intérêts moyen de 8.2%. Christine Lagarde a estimé qu’en décembre 2009, l’État toucherait 850 millions d’euros en intérêts sur cette opération. En contrepartie, les banques doivent augmenter « les encours de crédits de 3 à 4% (en volume, NDLR) selon les banques et le volume de leur clientèle », d'après Christine Lagarde qui affirme que cet engagement a été tenu.

A nouveau 10,5 milliards d’aide

Mais le gouvernement envisage une nouvelle tranche d’aide de ce type à hauteur de 10,5 milliards d’euros, d’ici à la fin du mois d’août. A condition que les dirigeants des banques renoncent à leur bonus. Cette fois, les banques pourront émettre au choix des titres super-subordonnés ou des « actions de préférence », actions à dividende prioritaire mais sans droit de vote. La BNP Paribas et la Société Générale se disent intéressées alors que le Crédit Agricole ne prévoit pas pour l’heure d’y participer.