Un projet de décret porté par le gouvernement veut doubler le montant de l’amende pour abandon de déchets sur la voie publique. Objectif : encourager les Français à jeter à la poubelle, et non par terre, leurs masques et lingettes jetables.

Cela tombe sous le sens : on ne jette pas ses sacs poubelle ou ses encombrants dans la rue. Cette règle, toutefois, vaut également pour des déchets qui peuvent paraître plus « inoffensifs » : un emballage de sandwich, un mégot de cigarette, une déjection canine… et désormais un masque, une lingette ou un flacon de gel hydroalcoolique.

La crise sanitaire, en effet, entraîne la « multiplication du nombre de nouveaux déchets abandonnés » dans l’espace public au lieu d'être jetés à la poubelle, a expliqué ce week-end Brune Poirson, dans une déclaration transmise à l’AFP. « Il faut que chacun comprenne que tout déchet jeté par terre finit souvent sa route dans l’océan. (…) Si on veut des mers et des océans propres, ça commence par des trottoirs propres. »

Pour endiguer le phénomène, la secrétaire d’Etat durcit le ton. Elle a dévoilé un projet de décret, visant à alourdir les conséquences des abandons de déchet dans la rue. Actuellement, les contrevenants sont passibles d’une amende de 68 euros. Le nouveau texte, qui sera présenté mi-juin à l’Assemblée, prévoit, s’il est adopté, de quasiment doubler cette somme : 135 euros, et même 375, voire 750 euros si la police décide d’établir un procès-verbal et de le transmettre au tribunal. Ce durcissement sera accompagné, promet Brune Poirson, d’une intensification des campagnes de communication sur le sujet.

Les masques jetables plébiscités

Le problème des déchets abandonnés est d’autant plus sensible que dans ce contexte post-confinement où le port du masque est requis dans de nombreuses situations (au travail, à l’école, dans les magasins), les entreprises, les collectivités et les particuliers français semblent avoir massivement privilégié les modèles jetables en plastique, d’une durée de vie de 4 heures une fois portés.

Le Parisien rapporte ainsi que les masques en tissu « made in France », denrée rare il y a encore quelques semaines, peinent désormais à trouver preneur. Au contraire, les masques chirurgicaux à usage unique, généralement importés de Chine, sont perçus comme plus rassurants et se vendent bien, même s’ils sont plus chers à l’usage. Et finissent, pour une part, sur les trottoirs et dans les caniveaux de nos villes.