La banque franco-belge Dexia a annoncé la perte de plus de 3 milliards d’euros au deuxième semestre. 1,544 milliard au troisième trimestre plus 1,5 milliard, comptabilisé au quatrième trimestre, lié à la vente d’une de ses filiales plombée par la crise financière. Dexia va désormais se recentrer sur ses activités initiales, dont le financement des collectivités.

Secourue à hauteur de 6 milliards d’euros début octobre par la France, la Belgique et le Luxembourg, Dexia a rendu public vendredi 14 novembre son bilan du troisième trimestre caractérisé par une perte de 1,544 milliard d’euros.

Dexia se débarrasse d’une filiale exposée

Dexia cède de plus FSA, sa filiale spécialisée dans le rehaussement du crédit (assurance d’obligations), à Assured Guaranty, un rehausseur américain de crédit. FSA était en première ligne après la crise des subprimes et Pierre Mariani, l’administrateur délégué de la banque, considère que cette cession permet à Dexia de sortir « du risque américain dans des conditions (…) satisfaisantes ». Avec cet accord trouvé vendredi, Dexia perd 1,5 milliard d’euros, différence entre la valeur de la filiale dans le bilan de la banque et son prix de vente. Ce milliard et demi va figurer dans les comptes au quatrième trimestre. FSA est vendue 722 millions de dollars dont 361 en liquidités et le reste en actions Assured Guaranty, entreprise ayant mieux résisté à la crise que la majorité de ses concurrentes. Néanmoins Assured Guaranty laisse à Dexia la branche « Financial products » de FSA, comprenant les titres les plus risqués qui sont garantis par les États français et belges.

Pertes « sans incidence » sur les collectivités

L’arrivée à la fin octobre d’administrateurs des États français et belge a poussé Dexia à la réorganisation. Selon Pierre Mariani, la banque va revenir à ses métiers d’origine parmi lesquels le financement des collectivités publiques. Les pertes annoncées, a-il affirmé, « ne touchent pas ces activités » et seront « sans incidence » sur les collectivités locales.

Près de la moitié des collectivités locales françaises est cliente de la banque. Certaines ont souscrit à des produits complexes avec des intérêts à taux variables et craignent de voir leurs remboursements exploser. Pierre Mariani a expliqué vendredi que les taux de financements plus élevés pour les banques allaient nécessairement avoir « un retentissement » sur les tarifs aux clients. Mais la baisse des taux de la Banque Centrale Européenne allait, d’après lui, bénéficier aux emprunteurs à taux variable.