Les fintechs qui proposent des produits d’épargne en ligne en simulant des scénarios de performances futures vont devoir se conformer à des normes AMF. Le gendarme financier a publié ce mardi un projet de recommandation à ce sujet.

Des outils livrant des « informations potentiellement trompeuses » ou « trop optimistes » : voici comment l’Autorité des marchés financiers (AMF) décrivait les simulateurs proposés par les fintechs en novembre dernier. Elle lançait alors une consultation publique en vue d’un meilleur encadrement de ces « outils de pédagogie ».

Lire à ce propos : Les simulateurs de rendement ciblés par l'AMF

Quelles sont les fintechs visées par l’AMF ? Les distributeurs d’assurance-vie « nouvelle génération », parfois appelés robo advisors, mais aussi certaines sociétés de gestion, certaines plateformes de crowdfunding ou autres acteurs proposant des outils d’analyse financière basés sur des algorithmes. Dans son projet de recommandation, dévoilé ce mardi, l’AMF explique ainsi que ces plateformes invitent leurs prospects à « remplir des questionnaires standardisés », avec montant potentiel de l’investissement et horizon de placement, avant d’obtenir des « projections d’évolution » selon plusieurs scénarios, « des plus pessimistes aux plus optimistes ».

Des « bonnes pratiques » pour harmoniser les simulations

Seize acteurs concernés ont répondu à la consultation publique menée par l’AMF. « De façon générale, ces acteurs ont soutenu une clarification des règles applicables en matière de conception des simulations et d’information des investisseurs sur leur portée », affirme le gendarme financier dans un communiqué de presse. Ce dernier a donc mis à jour son règlement pour englober tous les acteurs concernés, et sa recommandation contraint ces derniers à intégrer un message d’avertissement rappelant que « les performances simulées » ne préjugent pas des performances futures (voir l’encadré ci-dessous).

L’AMF intègre aussi à son projet de recommandation quelques « bonnes pratiques » visant à harmoniser ces simulations de performances : livrer des simulations basées sur des « hypothèses de marché réalistes », se baser sur des hypothèses économiques cohérentes avec l’horizon de placement, etc. La publication par anticipation de ce projet doit « permettre aux acteurs de se préparer », ajoute l'AMF, qui n'a pas précisé la date d'entrée en vigueur de sa recommandation.

L’avertissement recommandé par l’AMF

L'Autorité des marchés financiers préconise l'utilisation du message suivant :

« L’illustration graphique [ou le résultat] présenté[e] ne constitue pas une prévision de la performance future de vos investissements. Elle [ou il] a seulement pour but d’illustrer les mécanismes de votre investissement sur la durée de placement. (…) Les gains et les pertes peuvent dépasser les montants affichés, respectivement, dans les scénarios les plus favorables et les plus défavorables. (…) »