Le gouvernement a abaissé sa prévision de croissance de l'économie en 2016 de 1,5% à 1,4%, a annoncé vendredi le ministre de l'Economie et des Finances Michel Sapin, qui doit présenter dans la journée son projet de budget rectificatif.

« Je pense que c'est 1,4%. C'est en tout cas le chiffre que nous retiendrons pour cette année comme hypothèse », a déclaré Michel Sapin sur la radio Europe 1. Selon Bercy, cet abaissement ne remet pas en cause l'objectif de réduction du déficit public à 3,3% du PIB cette année.

Dans un avis au gouvernement rendu public vendredi, le Haut conseil des finances publiques (HCFP), organe indépendant chargé d'évaluer la crédibilité des prévisions budgétaires du gouvernement, a jugé le nouvel objectif de croissance « atteignable », et celui de déficit « réaliste ». Il a souligné que ce dernier restait conditionné « à une stricte gestion des dépenses en fin d'année ».

Pas d'effet négatif sur la baisse du chômage selon Bercy

Sur la croissance, Michel Sapin a jugé que cette nouvelle prévision n'avait pas d'effet négatif sur la baisse du chômage. « Ce qui compte, c'est de savoir est-ce que ça a une conséquence en termes de chômage ? Non, la preuve c'est qu'on n'a jamais créé autant d'emplois, d'emplois nets (..) depuis la crise », a-t-il dit. Son entourage à Bercy a fait observer que l'abaissement de 0,1 point de PIB ne changeait « pas la dynamique à l'œuvre depuis un an et demi ».

Le chiffre de 1,4% reste toutefois supérieur aux prévisions de l'Insee, de la Commission européenne, du Fonds monétaire international (FMI) et de l'OCDE, qui parient sur une hausse de 1,3% du PIB en 2016. La Commission européenne a toutefois estimé que l'objectif de déficit de Paris, de 3,3% cette année, devrait être tenu.