La plateforme Airbnb, qui s'est enorgueilli en juillet d'avoir passé la barre des 10 millions de voyageurs accueillis par un hôte français depuis 2008, n'a payé que 69.168 euros d'impôts en France en 2015, révèle jeudi Le Parisien.

Le site de location de logements entre particuliers ne fait rien d'illégal mais pratique l'optimisation fiscale, explique le quotidien qui a pu consulter les comptes de la société : quand ils paient les services d'Airbnb en France, les clients versent l'argent à deux sociétés étrangères, l'une irlandaise, l'autre britannique.

La filiale hexagonale de la société, la SARL Airbnb France, ne s'occupe elle que du marketing et de la promotion de la marque dans le pays, une prestation pour laquelle elle a dégagé en 2015 un chiffre d'affaires de 4,96 millions d'euros et un bénéfice de 166.373 euros, détaille Le Parisien.

Moins d'impôts en 2015 qu'en 2014

Alors que l'activité d'Airbnb a explosé en France ces dernières années, la plateforme a même réussi grâce à des techniques comptables à payer en 2015 moins d'impôts que l'année précédente, ajoute le quotidien.

Fréquemment critiqué par les professionnels du tourisme et de l'hôtellerie, qui l'accusent de concurrence déloyale, le site a en revanche mis en place une collecte de la taxe de séjour, d'abord à Paris et à Chamonix l'an dernier, puis depuis le 1er août dans 17 autres villes françaises.

La France, 2e marché après les Etats-Unis

L'Hexagone est après les Etats-Unis le plus important marché d'Airbnb, une société qui, selon la presse américaine, vaut 30 milliards de dollars.

Airbnb et d'autres multinationales américaines comme Google, Amazon ou Facebook sont régulièrement accusées de vouloir échapper aux impôts en choisissant de s'installer dans des pays où la fiscalité leur est plus favorable et la lutte contre l'optimisation fiscale est devenue un cheval de bataille pour plusieurs capitales.