Près d'un Français sur cinq (19%) chercherait à faire de l'évasion fiscale s'il avait beaucoup d'argent, selon un sondage Odoxa diffusé samedi, et réalisé dans la foulée du scandale des Panama Papers. 53% des sondés déclarent avoir déjà eu recours à du travail au noir.

Avec une situation financière aisée, près de huit Français sur dix (78%) seraient par ailleurs prêts à faire de l'optimisation fiscale, c'est-à-dire à chercher à réduire leurs impôts dans le cadre de la loi, relève aussi cette enquête d'opinion réalisée pour Le Parisien-Aujourd'hui en France.

La fraude constitue pourtant un problème « grave » pour 83% des sondés, et elle est « nuisible à l'économie » pour 88% d'entre eux. Mais ils sont deux tiers (65%) à penser que l'on ne parviendra pas à réduire l'évasion fiscale. L'enquête des Panama Papers a mis à jour les pratiques financières de tout un éventail de chefs d'Etat, entrepreneurs, sportifs, criminels, banques, ayant utilisé les services du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca pour créer des sociétés offshore.

Vote pour un élu fraudeur

Un Français sur cinq accepterait par ailleurs de voter pour un élu impliqué dans une fraude « parce que le plus important reste son efficacité en tant qu'élu », remarque le sondage. « Cette étonnante capacité de bon nombre de nos concitoyens à être prêts à voter pour quelqu'un de malhonnête, voire même à se montrer malhonnêtes eux-mêmes en fraudant le fisc s'ils avaient beaucoup d'argent s'explique sans doute par certaines habitudes prises au quotidien, cette fois par une majorité de nos concitoyens, s'agissant du travail au noir », avance Odoxa.

Travail au noir

Parmi les sondés, 53% disent en effet avoir déjà effectué des paiements sans les déclarer pour des travaux ou des services et plus d'un sur quatre (27%) y recourt de façon plus ou moins régulière.

Ce sondage a été réalisé sur internet les 7 et 8 avril auprès d'un échantillon de 1.012 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.