Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, est favorable à un prix plus élevé pour le carbone et y verrait un « bon signal économique », a-t-il déclaré lundi lors d'une conférence organisée par France Stratégie.

« Nous sommes tous d'accord sur l'idée qu'un prix du carbone plus élevé serait le bon signal économique. Mais nous connaissons la difficulté de la prise de décisions internationales en la matière », a affirmé François Villeroy de Galhau, alors que s'est ouverte lundi au Bourget la Conférence sur le climat COP21.

S'il reconnaît que des efforts ont déjà été faits dans la lutte contre le réchauffement climatique, notamment par des institutions financières européennes comme la Banque européenne d'investissement qui octroie 25% de ses prêts à des projets « verts », le gouverneur de la Banque de France estime qu'« une intervention publique est cependant nécessaire ».

Il a écarté un recours à la politique de rachats d'actifs menée actuellement par la Banque centrale européenne, dont ce n'est pas l'objet selon lui. Mais il a jugé qu'une adaptation des règles imposées au secteur de l'assurance pouvait être nécessaire, ce qui permettra par exemple de favoriser davantage des projets de long terme. « Il faut que la réglementation prudentielle soit cohérente en ce sens », a-t-il insisté.

Le risque climatique intégré aux stress tests ?

En outre, concernant les tests de résistance (« stress tests ») auxquels sont régulièrement soumis les acteurs financiers pour tester la solidité de leur bilan, le gouverneur a rappelé que la récente loi de transition énergétique prévoyait la remise d'ici fin 2016 d'un rapport destiné à mieux évaluer les risques liés au changement climatique pour les banques.

« Le défi principal serait d'inclure les risques liés au changement climatique, soit par des estimations économiques que nous maîtrisons comme le PIB observé en situation de stress, soit directement à travers des variables climatiques - comme l'élévation de la température - qui nécessiteraient de nouvelles méthodes et la collecte d'informations », a-t-il développé.