Natixis Global Asset Management vient de publier les résultats d’une enquête auprès des épargnants français disposant déjà d'un patrimoine. Lequels, dans un contexte de taux très bas, semblent majoritairement prêts à modifier leur stratégie d’épargne. En s’orientant vers des placements plus dynamiques moyennant une prise de risque « raisonnée ».

« L’année 2015 marque une vraie rupture pour les épargnants français. Ces derniers ont pris conscience du nouveau référentiel de taux très bas qui s’impose à eux et de ses impacts en termes de rendement sur les produits d’épargne classique ». Tel est le premier constat dressé par Natixis Global Asset Management dans son étude annuelle – la deuxième du genre – auprès d’un panel de 1.000 épargnants français disposant d’un patrimoine financier compris entre 75.000 et 300.000 euros (1). Ils sont ainsi près de 80% à avoir perçu la baisse de rémunération des produits d’épargne réglementée et 62% l’érosion du rendement de l’assurance-vie en euros. Et ils ne semblent pas plus optimistes pour les mois à venir : 40% d’entre eux pronostiquent une poursuite de cette dégradation des rendements. Et lorsque la société de gestion les questionne sur le niveau à partir duquel ils estiment un placement rentable, 52% situent leur réponse entre 3 et 5%.

Prise de risque raisonnée

Au-delà de ce constat, l’étude tend à démontrer que ces épargnants tirent les enseignements de cette situation : 71% d’entre eux jugent ainsi que 2015 est le moment pour réviser leurs objectifs de placement et pour les diversifier sur de nouveaux produits. Une bonne part (40%) sont même déjà passés des intentions aux actes, 38% ayant diversifié leur épargne et 30% investi sur les marchés financiers.

« Les épargnants reviennent progressivement vers des placements potentiellement plus performants, notamment les OPC et les unités de compte diversifiés, pour lesquels ils acceptent une prise de risque raisonnée », explique Christine Lacoste, directrice développement réseaux de Natixis Asset Management. Une prise de conscience saluée par la société de gestion, bien que cette dernière regrette un peu que les épargnants français accordent encore plus d’attention aux économies budgétaires immédiates qu’à la révision régulière de leur stratégie d’épargne. Elle note en effet qu’ils sont plus nombreux à avoir renégocié leur forfait télécom (58%), leur assurance auto (55%) ou même leur crédit immobilier (50%) que ceux ayant revu leur stratégie d’épargne au 1er semestre 2015 (40%).

Placements financiers devant les plans d’épargne retraite

Quoiqu’il en soit, la retraite reste plus que jamais la préoccupation dominante des épargnants français : ils sont 66% à mettre de l’argent de côté dans cette perspective en 2015, contre 64% un an auparavant. Pour ce faire, ils s’appuient encore principalement sur les comptes ou livrets d’épargne (34%) et l’assurance-vie (26%). L’étude note toutefois un recul des plans d’épargne retraite individuels, qui passent en un an de 16% à 12%. Et, à l’inverse, une nette progression des placements financiers et boursiers, grimpant de 9% à 14%. « Concrètement, les épargnants montrent un appétit significatif pour des fonds actions thématiques qui redonnent du sens à l’épargne de long terme », signale l’étude, citant l’agroalimentaire (42%), la création d’emplois (43%) ou l’environnement (55%) parmi les thématiques les plus attractives.

(1) Etude réalisée par CoreData pour Natixis Global Asset Management auprès des investisseurs particuliers français de 30 à 67 ans, disposant d’un patrimoine financier d’une valeur comprise entre 75.000 et 300.000 euros (avoirs détenus au niveau du foyer). 1.000 clients de réseaux bancaires français ont été interrogés en ligne du 25 au 29 mai 2015.