Axel Miller, le dirigeant démissionnaire de Dexia a annoncé ce matin dans un communiqué renoncer a ses indemnités de départ, a la demande de la ministre Christine Lagarde. Menacée de faillite, la banque, avait bénéficié en début de semaine d'un plan de sauvetage de 6,4 milliards d'euros de la part des gouvernements français, belge et Luxembourgeois.

Le président sortant du directoire de Dexia, le belge Axel miller a déclaré renoncer a ses indemnités de départ de 3,7 milliards d'euros. Celui-ci a démissionné après le sauvetage de la banque franco-belge enclenché par les gouvernements de Paris et Bruxelles mardi 30 septembre.

« Après négociations avec les autorités belges et luxembourgeoises, la décision a été prise de la participation de l'Etat à un plan de recapitalisation de Dexia », a indiqué la présidence française dans un communiqué. "A l'issue de cette augmentation de capital, l'Etat français d'une part et le groupe Caisse des dépôts et consignations d'autre part détiendront au total une part du capital supérieure à 25% qui représente en droit belge la minorité de blocage, » a souligné la présidence.

Au total, 6,4 milliards d'euros seront injectés dans le capital du bancassureur Dexia. La Caisse des dépôts, bras financier de l'Etat français, va apporter 2 milliards d'euros, l'Etat français 1 milliard d'euros, les autorités fédérales et régionales et les actionnaires belges, 3 milliards d'euros et le gouvernement luxembourgeois 376 millions d'euros.

CNP Assurances, qui détient 2% de Dexia, a déclaré porter sa participation à près de 3% du capital de la banque, pour s'inscrire « dans le prolongement du partenariat historique existant entre Dexia et CNP Assurances ».

Pour Augustin de Romanet, directeur général de la Caisse des dépôts et des consignations (CDC), « développer un grand acteur des prêts aux collectivité locales est pleinement cohérent avec le projet de la Caisse des dépôts ». Une décision contestée par le Collectif des Mal-logés en colère, qui occupait jeudi le siège de Dexia à La Défense, pour dénoncer le sauvetage par l'Etat d'un établissement « responsable de la crise du logement ». « On considère scandaleux qu'on verse 3 milliards d'euros à Dexia sans aucune contrepartie sur le logement social », a expliqué à l'AFP, une membre du Collectif, Fatima Taleb.

Selon la ministre de l'économie Christine Lagarde, « il était indispensable que l'Etat intervienne et souscrive au capital de Dexia pour deux raisons. D'une part, pour permettre la continuité du financement des collectivités locales. D'autre part parce qu'en raison de la taille de l'établissement et du rôle qu'il joue sur les marchés, il était indispensable de recapitaliser pour assurer la stabilité du système financier ».

Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, a par ailleurs tenu à limiter la portée de l'intervention du gouvernement pour le sauvetage de Dexia. « Le système bancaire français ne va pas être en faillite dans son ensemble. Il faut rester prudent, je le reconnais bien volontiers, ne rien écarter, mais il ne faut pas surinterpréter». Il a également précisé que « le milliard d'euros que les autorités françaises ont décidé de débourser dans le cadre du plan de sauvetage de la banque franco-belge Dexia pourrait être financé par l'emprunt ».

De leurs cotés, les députés français PS se sont ralliés au plan de renflouement de Dexia, décidé par les gouvernements français et belge. Pour Jérôme Cahuzac. vice-président du groupe PS, « le renflouement de Dexia coûte trois milliards d'euros, c'est-à-dire que les contribuables sont appelés à la rescousse d'une banque, mais je crois que cette mesure était indispensable ».