L'Insee a prédit jeudi une petite accélération de la croissance française l'an prochain, en ligne avec les espoirs du gouvernement, mais sans effet immédiat sur le taux de chômage.

L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) attend, après 0,1% de progression du Produit intérieur brut au quatrième trimestre, une accélération à 0,3% au premier comme au deuxième trimestre 2015, un rythme compatible avec les prévisions du gouvernement, selon sa dernière « Note de conjoncture ».

Si l'Insee n'a pas fait de prévision pour l'ensemble de 2015, il a livré une indication importante en estimant à 0,7% « l'acquis de croissance » à la fin du premier semestre 2015.

1% de croissance en 2015 : plausible

Ce terme technique désigne ce que serait la croissance annuelle même en cas de panne totale d'activité au deuxième semestre. Cet « acquis de croissance » est compatible avec l'espoir du gouvernement français d'une croissance de 1% pour toute l'année prochaine. Le ministre des Finances Michel Sapin a jugé dans un communiqué que « le scénario de croissance du gouvernement (était) conforté », tout en estimant que l'accélération n'était pas « suffisamment forte », ce qui, selon lui, appelle une réponse européenne.

« Un certain nombre de freins se desserrent en cette fin d'année et nous rendent un peu plus optimistes », a indiqué Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture à l'Insee, lors d'une conférence de presse, en soulignant le rôle bénéfique de facteurs externes comme la baisse vertigineuse du prix du pétrole ou l'affaiblissement de l'euro.

Un taux de chômage de 10,6% annoncé pour la mi-2015

Mais l'optimisme des statisticiens ne s'étend pas au marché du travail : l'Insee s'attend à ce que le taux de chômage en France augmente encore pour atteindre 10,6% à la mi-2015, contre 10,4% en moyenne au troisième trimestre 2014.