Le gouvernement socialiste français a remanié mercredi son budget pour 2014 afin de présenter les finances publiques du pays sous un meilleur jour à l'heure où la Commission européenne doit se prononcer sur le budget 2015.

A cette fin, le texte intègre un ensemble hétéroclite de nouvelles mesures dont certaines, comme un alourdissement de la fiscalité des banques ou une surtaxe immobilière sur les résidences secondaires, ne s'appliqueront en réalité que l'an prochain. La Fédération bancaire française (FBF) a aussitôt dénoncé une « nouvelle augmentation des impôts » et enjoint le gouvernement à y « renoncer ».

Le ministère français des Finances constate que le déficit de l'Etat sera plus élevé qu'attendu cette année, à 88,2 milliards d'euros. Cette révision est liée à des recettes fiscales moindres en raison de la stagnation de l'activité économique, ainsi qu'à des dépassements de dépenses résultant notamment du coût des opérations militaires françaises à l'étranger, notamment au Mali et en Centrafrique. Ces dépassements, évalués à environ 2,1 milliards d'euros, viennent des opérations militaires à l'étranger, de dépenses de personnel et de dispositifs de solidarité pour les personnes les plus pauvres.

Paris garde néanmoins inchangée sa prévision de déficit public (intégrant les déficits de l'Etat, de la sécurité sociale et des collectivités), actant un dérapage à 4,4% du produit intérieur brut cette année (après 4,1% l'an dernier) avant un léger reflux à 4,3% en 2015. Selon le ministère, les dépassements de dépenses seront compensés par des annulations d'autres crédits.