L'assainissement bancaire en zone euro devrait permettre au crédit de repartir au début de l'année prochaine, a déclaré jeudi à Washington le gouverneur de la BCE Mario Draghi.

« Je m'attends à ce que le crédit reparte au début de l'année prochaine », a-t-il déclaré lors d'un discours devant la Brookings Institution de Washington, en marge des réunions d'automne du FMI et de la Banque mondiale. La transmission monétaire et l'accès des acteurs économiques au crédit bancaire sont une pierre angulaire de la politique de la BCE qui a multiplié les interventions pour faciliter la circulation de l'argent à destination des acteurs économiques, leur permettant d'investir et de faire repartir une économie à la peine en zone euro.

« A mesure que le secteur bancaire est progressivement en train de s'assainir et que le processus de désendettement arrive à son terme, les banques auront de nouveau des bilans leur permettant de prêter, et notre politique monétaire deviendra encore plus efficace », a-t-il expliqué.

Les banques pas encore en mesure de prêter à des taux très bas

Les banques européennes, frappées de plein fouet par la crise de la dette souveraine en 2010 et contraintes à des assainissements de leurs bilans, « n'ont pas été en mesure de transmettre nos taux d'intérêt très bas aux clients », a résumé Mario Draghi.

La BCE doit prendre en charge prochainement la supervision des principales banques de la zone euro, après avoir passé en revue la qualité de leurs actifs, dans le cadre de l'Union bancaire en construction. La zone euro est en pleine stagnation économique, menacée de récession et de déflation. La BCE mène une politique très accommodante pour tenter de relancer la machine, tout en appelant aussi les décideurs politiques à agir, en conduisant des réformes structurelles et en adoptant des politiques de croissance quand cela est possible sans remettre en cause le sérieux budgétaire.