Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a estimé jeudi qu'il était temps en France de lancer « les bonnes réformes », soulignant que c'était pour le pays « l'heure du sursaut ou du déclin ».

« La France n'est pas foutue mais c'est l'heure du sursaut ou du déclin. Il faut choisir et, évidemment, il faut choisir le sursaut », a expliqué le responsable, qui fait partie des instances dirigeantes de la Banque centrale européenne. « Ce qu'il serait grave de ne pas faire », c'est de mener « les bonnes réformes » et de « poursuivre inflexiblement la réduction des dépenses », a-t-il expliqué sur la radio Europe 1. Le gouverneur a regretté que l'objectif d'une réduction du déficit public à 3% du Produit intérieur brut ait de nouveau été repoussé, cette fois à 2017, expliquant qu'« on ne peut pas accumuler indéfiniment les déficits ».

Selon lui, le potentiel de croissance de l'économie française « est très probablement de moins de 1% », alors que le gouvernement a corrigé mercredi ses prévisions de croissance pour 2014 à 0,4% et pour 2015 à 1%. « Ça veut dire qu'il n'y a pas de plan B dans l'accumulation et l'augmentation des déficits. Il ne suffit pas d'augmenter la dépense. Cela ne marcherait pas parce que, spontanément, si on ne fait pas de réformes, la croissance française restera inférieure à 1% ».

Pour parvenir à réduire les déficits, le gouverneur de la Banque de France a expliqué qu'il ne fallait pas augmenter les impôts mais plutôt tailler dans les dépenses. Alors que Bruxelles a demandé mercredi à la France « des mesures crédibles » pour son plan de réduction de dépenses dès 2015, Christian Noyer a fait valoir que le pays était « comptable de la tenue » des engagements pris vis-à-vis de ses partenaires européens. « Quand on dévie des engagements sur lesquels on s'est porté, on risque une perte de crédibilité. Donc, il faut démontrer qu'on suit un sentier de réformes économiques et de réduction de la dépense qui est crédible ».