De nouveaux interlocuteurs dédiés aux relations avec les PME ont été désignés au sein de chaque réseau bancaire afin d'améliorer les échanges entre les entreprises et leur banque, a annoncé jeudi la Fédération bancaire française (FBF).

Cette mesure répond à une demande de Jean-François Roubaud, président de la fédération patronale CGPME qui souhaitait ainsi « favoriser le dialogue », précise la FBF dans son communiqué. Ce dispositif n'a pas vocation à se substituer à la relation entre le chef d'entreprise et son chargé de clientèle, ni à la médiation du crédit aux entreprises, ajoute la Fédération.

« Nous sommes favorables à tout dispositif de nature à renforcer la qualité du dialogue et à faciliter les échanges à tous les niveaux entre les banques et les PME », souligne Marie-Anne Barbat-Layani, directrice générale de la FBF, citée dans le communiqué.

Durcissement des conditions d'octroi

Fin mai, le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg avait reçu des responsables de la FBF pour leur demander de prendre des engagements en matière d'accès au crédit des PME et des TPE, suggérant de lier le niveau de rémunération variable des dirigeants à des objectifs de distribution de crédits. Quelques semaines plus tard, après l'annonce par la Banque centrale européenne (BCE) de porter l'un de ses taux directeurs en-dessous de zéro, Montebourg avait estimé les banques « n'auront plus aucune excuse pour ne pas prêter aux entreprises ».

Selon la FBF, les demandes de crédit de 8 PME sur 10 sont acceptées, une proportion qui monte à 9 sur 10 pour le financement des investissements. « Les encours de crédit aux PME sont en hausse de 1% sur un an au mois d'avril (+2,1% pour les seules TPE) et les taux sont parmi les plus bas d'Europe (2,30% contre 3,80 pour la zone euro) », souligne la Fédération.

Mais le dernier baromètre IFOP pour KPMG et la CGPME, réalisé en mai 2014, indique que les trois quarts des dirigeants de PME ressentent un durcissement des conditions de financement des banques. Près de la moitié des dirigeants interrogés (45%) pour cette étude estiment que le financement « avec des frais élevés » ou « à des montants plus faibles que souhaités » constitue la principale difficulté. En conséquence, plus d'un dirigeant de PME sur trois dit se restreindre dans ses investissements et dans ses demandes auprès des banques.