La Banque centrale européenne va se donner jusqu'à la fin de l'année pour évaluer les conséquences du vaste paquet de mesures annoncé jeudi et avant d'envisager d'éventuelles mesures supplémentaires, a affirmé vendredi Luc Coene, membre du conseil des gouverneurs de l'institut monétaire.

« Il faut laisser le temps et attendre jusqu'à la fin de l'année pour voir comment l'économie réagit à cette injection de liquidités », a affirmé le gouverneur de la Banque nationale de Belgique vendredi lors d'une conférence de presse à Bruxelles. Luc Coene s'exprimait au lendemain de la réunion mensuelle de la Banque centrale européenne (BCE) où a été annoncée une série de mesures pour tenter de faire grimper une inflation qui flanche et encourager la croissance en zone euro.

« En fonction des résultats, on verra s'il y a besoin de mesures supplémentaires ou pas », a ajouté Luc Coene devant la presse. « Une inflation basse pendant une période prolongée n'est pas sans risques », a insisté le gouverneur de la banque centrale belge. En conséquence, « il était important que nous prenions des mesures » au sein de la BCE, a-t-il ajouté.

Taux directeur à 0,15% et taux de dépôt à -0,10%

La BCE a annoncé hier avoir décidé à l'unanimité de baisser ses taux d'intérêt, déjà au plus bas, et de mettre en place des mesures pour relancer le crédit. Son principal taux directeur a été porté à 0,15% (contre 0,25% depuis novembre). L'institut monétaire a également porté son taux de dépôt en territoire négatif, à -0,10%, une mesure qu'aucune banque centrale d'envergure n'avait expérimentée jusqu'ici.

La BCE va en outre prolonger ses opérations de prêts illimités et très bon marché à court et moyen terme aux banques jusque mi-2016 et prêtera de nouveau à long terme jusqu'à 400 milliards d'euros à celles qui pourront prouver qu'elles ont ouvert les cordons de leur bourse aux PME et aux consommateurs.