Le président François Hollande a indiqué mercredi que la France et l'Allemagne avaient « la volonté d'aboutir avant les élections européennes » dans le dossier d'une taxe européenne sur les transactions financières.

Alors que plusieurs ONG espéraient un accord très concret au niveau franco-allemand dès mercredi, François Hollande a adopté un ton volontariste, affirmant : « Si on cherche le produit parfait j'en connais certains qui iront très loin dans le détail » pour rendre toute taxation inefficace. « Je préfère une taxe imparfaite à pas de taxe du tout », a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse commune avec la chancelière allemande  à l'Elysée .

Angela Merkel a pour sa part fait valoir qu'une telle taxe serait « un signal important », qui « montrerait que les acteurs financiers ont une responsabilité » économique et sociale. Quant à la question du calendrier, la chancelière a confirmé le cap des européennes.  « Ce n'est pas rien » de fixer l'échéance des élections, a déclaré Angela Merkel, assurant que les travaux avançaient « à un rythme soutenu ». « Si les choses bougent certains pays pourraient perdre leurs réticences », a-t-elle estimé.

La Commission plus timorée 

Les déclarations des deux dirigeants vont plus loin que le communiqué publié à l'issue du conseil des ministres franco-allemand qui s'est tenu mercredi à Paris, qui mentionne tout au plus une « impulsion (...) en vue d'obtenir le plus large accord si possible avant les élections européennes ».

Paris et Berlin planchent depuis des mois sur une taxe sur les transactions financières qui concernerait d'abord onze pays de l'Union européenne, soit ce que l'on appelle une « coopération renforcée », contournant ainsi les réticences britanniques. L'objectif est à la fois de lever des fonds pouvant financer l'aide au développement ou la lutte contre le changement climatique, et de décourager la spéculation.

Mais les négociations sont laborieuses, en particulier en ce qui concerne la taxation des produits dérivés, des actifs complexes pouvant jouer un rôle d'amplificateur lors de crises financières, très prisés en particulier de la banque allemande Deutsche Bank et de la française BNP Paribas. Les lobbys des secteurs financiers des deux pays mènent une campagne virulente contre cette taxe, affirmant qu'elle nuirait à l'octroi de crédits, et qu'elle provoquerait une fuite de capitaux et d'activités bancaires.