La perspective d'un examen détaillé du bilan des banques européennes, dans le cadre de l'Union bancaire en gestation, a un effet négatif sur l'octroi de crédit en zone euro, a expliqué jeudi le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi.

« A court terme, une conséquence de (cet examen) est que les banques doivent avoir des bilans nettoyés, et cela a un effet sur l'octroi de crédit », a déclaré le président de la BCE Mario Draghi lors de sa conférence de presse mensuelle à Francfort. Clairement, selon lui, « le niveau de crédit est inférieur à ce qu'il serait s'il n'y avait pas l'AQR », acronyme de cette analyse détaillée, qui sera menée par la BCE cette année comme préalable à la constitution de l'Union bancaire.

Un processus « positif pour le crédit »  à moyen terme

Mais à moyen terme le processus « sera positif pour le crédit, puisqu'il va accroître la confiance dans le système bancaire », a poursuivi Mario Draghi. L'effet restrictif sur le crédit pourrait même se dissiper dès les premiers mois de 2014, puisque l'AQR sera mené sur la base des bilans à fin 2013.

Le caractère passager de la frilosité des banques à prêter est l'un des arguments utilisés par Mario Draghi pour justifier le statu-quo de son institution, qui a maintenu jeudi ses taux directeurs inchangés et n'a pas annoncé, contrairement aux attentes de certains, de nouvelles mesures de soutien à l'économie.

De manière générale le conseil des gouverneurs, qui prend les décisions de politique monétaire, veut attendre d'avoir plus de visibilité sur l'évolution des prix et de l'activité de crédit avant d'agir, a expliqué Mario Draghi. L'évolution de la situation dans les pays émergents, dont les monnaies sont en proie à une forte volatilité, jouera aussi un rôle dans les décision futures, a-t-il ajouté.