L'assureur mutualiste français Groupama a annoncé vendredi être repassé dans le vert au premier semestre, avec un bénéfice net de 187 millions d'euros, contre une perte nette de 87 millions un an auparavant due à des éléments exceptionnels.

« Après deux exercices déficitaires, nous renouons avec les bénéfices. C'est le signe que le groupe a retrouvé le chemin de l'efficacité économique », a commenté à l'AFP le directeur général de Groupama SA, Thierry Martel. Au premier semestre 2012, les résultats avaient été plombés par des éléments exceptionnels, notamment des pertes liées à des cessions d'actifs et à des écarts d'acquisition. Sur les six premiers mois de l'exercice en cours, en l'absence de ces éléments négatifs et grâce à une stabilité de ses activités opérationnelles et financières, l'assureur a pu dégager un bénéfice.

En France, où l'assureur historique des agriculteurs réalise plus des trois quarts de son chiffre d'affaires, les revenus sont restés quasi-stables (-0,7%) à 7,7 milliards d'euros. L'assurance biens et responsabilité a progressé de 3,1%, une croissance supérieure à celle du marché (+2,5%), grâce à des hausses de tarifs en automobile, tourisme et habitation et à « un développement sélectif du portefeuille », souligne le groupe.

« La priorité est au développement rentable, c'est-à-dire un développement plus mesuré avec des résultats techniques en amélioration malgré les événements climatiques multiples au premier semestre », a indiqué le directeur général délégué de Groupama SA, Christian Collin. Le ratio combiné (coût d'indemnisation des sinistres et frais généraux rapportés aux primes perçues) des activités dommages a gagné 2,3 points sur la période pour s'établir à 100,9%.

Décollecte en assurance-vie

En assurance de personnes, le chiffre d'affaires recule de 4,6% en France et le groupe subit une décollecte nette (retraits supérieurs aux versements) de 500 millions d'euros. « Cette décollecte est voulue, nous avons une politique volontaire et volontariste de limitation de notre production en euros (contrats à capital garanti) et d'augmentation de notre production en unités de comptes (UC, contrats exposés aux marchés) », a précisé M. Collin. Les contrats en UC représentent désormais 25% du chiffre d'affaires, contre 16% pour l'ensemble du marché français, souligne le groupe.

L'activité de Groupama à l'international (-6% à 1,4 milliard) a souffert de difficultés sur le marché italien, notamment d'une guerre des prix dans l'assurance automobile. Groupama s'y est également montré plus sélectif sur les souscriptions. Au cours du semestre, l'assureur a encore réduit son exposition aux actions, qui ne représentent plus que 8% des placements, contre 17% il y a 3 ans.

Après un point bas à 107% fin 2011, la marge de solvabilité (fonds propres rapportés aux exigences du régulateur) s'établit à 170% fin juin et atteint même « 180% fin juillet », a précisé M. Collin.