La rentabilité des banques européennes devrait rebondir à partir de cette année mais sans parvenir à moyen terme à renouer avec son niveau d'avant-crise, selon une étude du cabinet Roland Berger publiée mardi.

Ces établissements ont réalisé des efforts importants en 2012 pour renforcer leurs fonds propres, en mettant en réserve leurs bénéfices ou en réduisant la taille de leur bilan, ce qui devrait leur permettre d'atteindre un ratio de solvabilité tel que prévu par les nouvelles règles de Bâle III, supérieur à 9% fin 2013.

Cette étude, portant sur 100 banques européennes couvrant environ 90% du secteur, montre également que leurs bénéfices avant impôts ont fondu l'an passé, pour atteindre 4 milliards d'euros (-91% par rapport à 2011). Les divers éléments exceptionnels, notamment des dépréciations d'actifs, ont pesé à hauteur de 137 milliards (+38%).

Le rendement des fonds propres (ROE), un indicateur de rentabilité, qui atteignait 17% en 2007 est tombé à 0% en 2012. Pour 2013, il devrait atteindre 6%, a anticipé lors d'une conférence de presse Fabrice Asvazadourian, associé senior au sein de Roland Berger. « Il devrait ensuite reculer en 2014, en raison des mesures prises par les banques pour répondre aux exigences réglementaires puis remonter en 2015 pour s'établir entre 8% et 11% », a souligné M. Asvazadourian.

Augmentation de 1% des dépôts en 2012

Au niveau de leur activité, les banques étudiées ont en moyenne fait reculer leur encours de crédits de 2% en 2012, par rapport à 2011, tandis que les dépôts augmentaient dans le même temps de 1%.

Les établissements français ont pour leur part diminué leur encours de prêts de 3% pour des dépôts en hausse de 1% sur l'ensemble des territoires où ils opèrent. En France uniquement, leurs crédits « ont augmenté », a relevé l'associé senior de Roland Berger.

Il a aussi dit s'attendre à une remontée du coût du risque (provisions pour crédits impayés) même si celui-ci est resté contenu en France, où il représentait 8% du produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires) global en 2012. A l'inverse, il représentait 59% du PNB des banques dans la péninsule ibérique.