Paris et Berlin ont envoyé une lettre commune à la Commission européenne pour l'appeler à prendre la tête de la lutte contre le blanchiment d'argent dans le monde, un combat devenu crucial en cette période de dfficultés budgétaires, a indiqué jeudi le ministère français de l'Economie.

Dans leur missive du 24 avril à Bruxelles, les ministres des Finances allemand et français, Wolfgang Schäuble et Pierre Moscovici, demandent à Bruxelles d'adopter une « politique ambitieuse » sur la question. Ils proposent ainsi que l'Union européenne adopte un rôle de premier plan au niveau international en prenant « la tête de la lutte contre la criminalité financière dans le monde », a précisé Bercy dans un communiqué.

La lettre de Paris et Berlin a été adressée à la Commission à l'occasion du début des négociations sur la 4ème directive antiblanchiment à Bruxelles, et suite au G20 de Washington la semaine dernière où le thème a été largement abordé. Les deux pays y insistent sur l'importance de la « protection de l'intégrité du marché intérieur contre les flux financiers illicites et contre les juridictions non coopératives » (en d'autres termes : les paradis fiscaux), qui privent les budgets nationaux de « ressources fiscales indispensables ».

Alors que les budgets européens sont sous pression, la France et l'Allemagne estiment « essentiel » que la Commission développe « un cadre pour les institutions financières dans la lutte contre la blanchiment » et travaille à une « meilleure harmonisation » des législations en vigueur. Cette lutte « est un objectif central des politiques économiques de la France et de l'Allemagne », a fait valoir le ministère.

Paris et Berlin souhaitent dans ce cadre que Bruxelles mette en place « une politique de lutte contre les juridictions non coopératives au niveau européen ». Ils proposent ainsi que la Commission identifie ces juridictions et mette en place des mesures « limitant la capacité des établissements financiers européens à opérer avec ou dans ces territoires ».