Les taux grecs à 10 ans évoluaient lundi sur le marché obligataire au plus bas depuis la restructuration, en mars dernier, de la dette du pays après le lancement par Athènes de l'opération de rachat d'une partie des titres souverains détenus par les investisseurs privés.

En fin de matinée, le taux grec à 10 ans reculait à 14,670% contre 16,131% vendredi à la clôture. Le 12 mars 2012, jour de la mise en circulation des nouvelles obligations post-restructuration, il s'inscrivait à 18,450%. En d'autres termes, le prix d'une obligation grecque, qui évolue en sens inverse des taux, n'a jamais été aussi élevé depuis cette date.

L'Agence grecque de gestion de la dette (PDMA) a lancé lundi la délicate opération de rachat d'une partie de la dette souveraine du pays détenue par les investisseurs privés. La réussite de l'opération conditionne le déblocage, attendu le 13 décembre, du versement par l'Union européenne et le Fonds monétaire international de tranches de prêts au pays, gelés depuis juin et vitaux pour lui éviter la cessation de paiement.

De 60 à 67,8% de décote

« Le marché ne craint plus une sortie du pays du giron de la zone euro. Par ailleurs, certains investisseurs doutaient du fait que la Grèce lance effectivement cette opération de rachat. Le fait est que les choses évoluent dans le bons sens », estime Jean-François Robin, stratégiste chez Natixis. « Toute la question est de savoir si l'offre connaîtra le même succès que la restructuration de mars 2012 », ajoute-t-il.

La décote consentie par les investisseurs privés au profit de la Grèce n'est pas négligeable. En théorie, un investisseur détenant un titre doit toujours être remboursé sur une base de 100 s'il conserve l'obligation jusqu'à son terme. Mais s'il accepte de participer à cette opération de rachat proposée par Athènes, il devra accepter, selon l'échéance des titres qu'il détient, de perdre 60% à 67,8% de leur valeur. La transaction vise à permettre à l'Etat grec de réduire sa dette d'un montant pouvant aller jusqu'à 20 milliards d'euros, dans le but de la ramener à 124% du produit intérieur brut en 2020, selon l'Eurobank.