La présidente du Medef Laurence Parisot a estimé mardi que la baisse des coûts de production étaient nécessaires à l'innovation, la recherche et l'amélioration de la qualité des produits français pour relancer la compétitivité de la France.

Il « est tout à fait artificiel de vouloir séparer les enjeux de coûts, de prix des enjeux d'innovation, de recherche, de positionnement en gamme », a déclaré Laurence Parisot au cours de sa conférence de presse mensuelle. La chef de la plus grande organisation patronale de France faisait allusion au débat en cours entre partisans et opposants à une baisse massive des coûts de production par une diminution des cotisations sociales patronales compensée par une hausse d'impôts tels que la CSG ou la TVA.

« Une PME qui a des marges très faibles ne va pas pouvoir embaucher des ingénieurs qui vont lui permettre de constituer un petit département recherche et développement, l'ETI (entreprise de taille intermédiaire) qui doit faire des choix, des arbitrages ne va pas déposer et protéger autant de brevets que sa concurrente allemande », a-t-elle déclaré. « Le lien entre compétitivité coûts et compétitivité innovation-recherche est absolu ».

« Adaptabilité, souplesse, flexibilité »

« Je suis navrée d'observer qu'il y a encore quelques économistes, heureusement très rares, et quelques parlementaires qui se présentent comme ayant une spécialité en économie, qui contestent le handicap que la France s'est constitué au fur et à mesure des années depuis plus de dix ans en matière de coûts », a-t-elle également déclaré.

« Il y a une dimension dans la compétitivité hors coûts qui est l'adaptabilité, la souplesse, la flexibilité, ce mot tabou, et c'est de ça dont nous parlons dans la négociation avec les organisations syndicales », a-t-elle ajouté faisant allusion aux discussions sur une réforme du marché du travail qui donnerait plus de souplesse aux entreprises et de protection aux salariés.

Laurence Parisot a également appelé à une « compétitivité psychologique ». « Il ne peut pas y avoir de dynamisme économique (...) s'il n'y a pas d'esprit qui valorise l'entrepreneur qui lui fait confiance, qui lui permet de prendre des risques », a-t-elle déclaré. « D'où la gravité de la proposition budgétaire du gouvernement sur les plus-values de cessions mobilières », a-t-elle lancé au sujet du nouveau dispositif de taxation des plus-values de cession de participations dans une entreprise prévu dans le projet de budget 2013.