Aucun reproche n'a été adressé par les autorités aux banques françaises qui font partie des panels permettant la fixation du Libor, le principal taux du marché interbancaire à Londres aujourd'hui objet d'un scandale, a indiqué mardi le gouverneur de la Banque de France.

« Les banques françaises qui font partie des panels ont fait l'objet de demandes d'information. Elles y ont répondues et à ma connaissance, aucun reproche ne leur a été formulé », a déclaré Christian Noyer lors d'une conférence de presse.

BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole figurent parmi les 18 banques qui participent chaque jour à la détermination du Libor en dollars et en livres. Au moins une banque française appartient aux panels qui établissent le Libor en euros, en yens, en francs suisses et en dollars canadiens.

Enquête pénale en cours d'ouverture

Le Libor est calculé chaque jour sur la base des déclarations des banques, qui communiquent le taux théorique auquel elles empruntent à d'autres banques. L'indice témoigne donc des conditions d'emprunt sur le marché interbancaire et est utilisé pour définir le taux de plus de mille milliards d'euros de produits dérivés ainsi que de taux d'emprunt pour certains particuliers ayant emprunté à taux variable.

Le Libor fait aujourd'hui l'objet d'un scandale retentissant au Royaume-Uni, après la mise au jour de manipulations effectuées par la banque britannique Barclays entre 2005 et 2009. Ces révélations ont entraîné la démission du président et du directeur général de l'établissement. La chambre des Communes britannique va par ailleurs constituer une commission d'enquête parlementaire sur le sujet et l'office britannique de lutte contre la délinquance financière (SFO) s'apprête à ouvrir une enquête pénale.

« Je ne peux que regretter cette situation », a commenté mardi, au sujet du scandale, le directeur général de BNP Paribas, Jean-Laurent Bonnafé, lors d'un entretien à la chaîne d'information LCI, tout en se référant aux propos du gouverneur de la Banque de France. « Techniquement, c'est un taux qui probablement sera fixé demain sur des modalités différentes, sur un élargissement des références, (...) quelque chose qui permette d'avoir une base stable, plus vérifiable dans la durée », a-t-il estimé, rappelant que des propositions avaient déjà été faites en ce sens par les autorités américaines.