A la veille du discours de politique générale du Premier ministre, le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, a remis lundi matin à Jean-Marc Ayrault son audit sur les finances publiques de la France.

Didier Migaud n'a pas fait de déclaration durant ce passage de plus d'une heure à Matignon, indiquant préférer s'exprimer lors de la conférence de presse prévue à 10h30 à la Cour, rue Cambon. Matignon publiera un communiqué. Posant devant les photographes au côté de son invité, Jean-Marc Ayrault l'a remercié pour ce « très beau travail » qui sera « très utile au gouvernement ».

Le « rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques » fait le bilan de la gestion de la majorité précédente et doit énoncer les conditions que la France devra remplir pour ramener, comme elle s'y est engagée, ses déficits publics à 4,5% du PIB cette année et 3% en 2013, dans une situation économique déprimée.

Sitôt formé, le gouvernement Ayrault avait passé commande de cet audit, conformément au vœu maintes fois exprimé par François Hollande au cours de la campagne présidentielle. Ses conclusions doivent lui permettre d'ajuster le curseur de la dépense publique et les premières mesures fiscales du quinquennat de François Hollande dans le « collectif budgétaire » qui révisera ce mois-ci le budget 2012.

Pas de mauvaises surprises

Dimanche, le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a affirmé que le gouvernement Ayrault héritait de 1,5 milliard d'euros de dépenses non financées pour 2012. Selon le JDD, l'audit de la Cour des comptes devrait annoncer sans grande surprise qu'il manque au total entre 7,5 et 8 milliards d'euros pour respecter l'objectif des 4,5% de déficit du PIB cette année.

Interrogé sur le fait de savoir s'il y aurait des mauvaises surprises, Pierre Moscovici a répondu que « non ». « On aura beaucoup de confirmations et je ne veux pas, moi, le dévoiler », a-t-il dit.

Jean-Marc Ayrault dévoilera l'essentiel des mesures retenues lors de son discours de politique générale mardi à la tribune de l'Assemblée nationale. Puis le projet de loi de finances rectificative sera présenté mercredi en Conseil des ministres avant d'être débattu, à compter du 16 juillet, par le Parlement réuni en session extraordinaire.