D'après le ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, le gouvernement français va geler, dans le cadre de ses efforts pour boucler le budget de l'année 2012, un milliard de dépenses des ministères qui devaient être engagées d'ici à la fin de l'année.

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a « indiqué que certaines dépenses qui étaient prévues ne s'effectueraient pas dans l'immédiat et se rajouteraient au gel déjà appliqué », a déclaré Jérôme Cahuzac sur BFM TV. « Chaque ministère y contribuera (...) mais en gros, 1 milliard de dépenses qui devaient être engagées d'ici à la fin de l'année seront gelées », hormis pour les ministère jugés prioritaires, c'est-à-dire ceux de l'Education nationale, de la Justice et de l'Intérieur.

Le ministre délégué a également donné des indications sur les mesures fiscales prévues par le gouvernement afin de permettre un retour à l'équilibre en fin de quinquennat, soulignant que « tout ce qu'on pourra faire comme économies devra être fait afin de ne pas compter uniquement sur la fiscalité pour redresser ce pays ».

ISF et hausse des droits de succession

Il a ainsi confirmé le rétablissement de l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et la hausse des droits de succession, dont le plafond va passer de 150.000 euros tous les dix ans à 100.000 euros tous les quinze ans par enfant et par parent. Il a également confirmé la taxation des dividendes à 3% dès cette année. « Cette année, les entreprises qui versent des dividendes en ont versé pour 45 milliards (d'euros). On s'est dit que demander à ceux qui percevront cette année 45 milliards de faire via l'entreprise dont ils sont actionnaires un effort à hauteur de 3% sur ce qu'ils reçoivent nous paraissait acceptable ». Cette mesure devrait rapporter entre 800 millions et 1 milliard d'euros par année pleine, selon lui.

La taxe sur les transactions financières, mise en place par le gouvernement de François Fillon, devrait par ailleurs voir son taux relevé de 0,2 point afin d'atteindre le produit prévu par la majorité précédente, a-t-il indiqué. Selon Jérôme Cahuzac, cette taxe a connu un rendement beaucoup plus faible que prévu par le gouvernement précédent, « dans une proportion de 1 à 5 ».