Le commissaire européen Michel Barnier plaide pour la création d'une union bancaire européenne pour les 27 pays de l'UE, qui comprendrait un système de résolution des crises et une série de règles prudentielles.

Cette union, à laquelle Michel Barnier déclare travailler « depuis deux ans et demi », engloberait une série de mesures et projets déjà appliqués ou en cours de discussion pour prévenir et résoudre les crises bancaires. « Le projet que je vais présenter dans quelques jours sur la résolution des crises bancaires, boîte à outils pour prévenir et gérer les crises pour que les banques payent pour les banques quand elles sont en difficulté plutôt que les contribuables, en fait partie », a-t-il expliqué le commissaire au marché unique et aux services au cours d'une conférence à Paris.

« Militant de la prévention »

Michel Barnier compte présenter en juin, avant le prochain sommet du G20 prévu les 18 et 19 juin, un système « d'alerte précoce » qui déclencherait une série de mesures dont certaines « très lourdes et très fortes » telles qu'« interdire certaines activités bancaires, interdire la distribution de dividendes, changer de management ». Ces propositions qui, si elles sont acceptées, n'entreront pas en vigueur avant « un an ou deux », ne concernent donc pas les crises actuelles ni les Etats.

« Je suis un militant de la prévention », a expliqué l'ancien ministre français. « Je suis convaincu depuis très longtemps que la prévention coûte toujours moins cher que la réparation et que la réparation quand elle est préparée coûte moins cher qu'une réparation improvisée ».

« La supervision européenne bancaire est un élément clé de l'union bancaire européenne », a-t-il ajouté, voyant « un grand progrès » dans cette mesure introduite il y a un an et remplaçant « 27 supervisions nationales juxtaposées ». Cette union comprendrait aussi des règles de capitalisation des banques et de gouvernance de l'initiative Bâle III.