Le bénéfice avant impôts de HSBC France, filiale du groupe britannique HSBC, a chuté de 70% en 2011 à 191 millions d'euros, plombé par la crise de la dette en zone euro.

Pour sa première intervention devant les journalistes, le nouveau patron de HSBC France, Jean Beunardeau, a décrit « une année paradoxale », avec « une croissance des activités hors marchés » parallèlement à « un très fort impact de la crise financière », notamment car HSBC France joue un rôle de plateforme pour les activités du groupe liées aux dettes souveraines en zone euro.

La banque de financement, d'investissement et de marchés (BFI), bénéficiaire l'an dernier, a ainsi accusé une perte de 129 millions d'euros. Les pertes avérées sur la Grèce ont été limitées à « moins de 40 millions d'euros », mais la banque a surtout enregistré des moins-values latentes sur des titres liés à d'autres pays de la zone euro.

« On est en phase de réduction des expositions par rapport aux dettes souveraines en zone euro », a souligné Jean Beunardeau. L'exposition sur les Etats périphériques (Grèce, Irlande, Italie, Portugal et Espagne) a été ramenée fin 2011 à environ 0,7% du bilan, contre 1,3% un an plus tôt.

Bonne année pour la banque de détail

En banque de détail, HSBC France a connu en revanche « une très bonne dynamique commerciale », selon son nouveau patron. Les actifs sous gestion en banque de particuliers ont notamment augmenté de 2% à 31,1 milliards d'euros, et HSBC France a continué de développer sa clientèle de clients aisés, dits « premiers »: ils représentaient fin 2011 près de 45% des 823.000 clients particuliers.

Face aux charges contre le secteur bancaire de plusieurs candidats à la présidentielle, Jean Beunardeau a assuré que sa banque n'avait « pratiquement pas » d'activités spéculatives. « On n'a pas de trading sur compte propre en France. HSBC est une banque qui fait un métier utile et de manière responsable », a-t-il estimé, évoquant « une confusion » avec les activités très spéculatives de certaines banques américaines. 

Sans donner de chiffres précis, HSBC France a aussi évoqué une baisse de 35% de l'enveloppe globale des bonus, et même de plus de 80% pour les activités sur la dette souveraine en zone euro. HSBC France reste selon son patron « la mieux capitalisée des banques françaises », avec un ratio de fonds propres durs core Tier 1 de 10,7% fin 2011.