Le taux normal de TVA augmentera au 1er octobre de 1,6 point, passant de 19,6% à 21,2%, et la CSG sur les revenus financiers sera relevée de deux points (faisant passer le total des cotisations sociales de 13,5% à 15,5%), afin de compenser 13 milliards d'euros de baisses de charges patronales, a annoncé dimanche soir le président Nicolas Sarkozy.

Le chef de l'Etat a défendu cette « TVA sociale », déjà très contestée, au nom de la compétitivité de l'industrie française, tout en refusant d'employer ce nom. Les taux réduits de TVA à 5,5% et 7% n'augmenteront pas, a-t-il assuré.

Les entreprises bénéficieront d'une exonération totale des charges familiales patronales sur les salaires compris entre 1,6 et 2,1 fois le Smic, a-t-il dit lors d'une interview diffusée sur plusieurs chaînes de télévision. Ces allègements de charges seront ensuite dégressifs, et s'arrêteront au-delà de 2,4 fois le Smic, a-t-il ajouté.

Le chef de l'Etat a confirmé que les charges salariales ne baisseraient pas, puisque cette réforme du financement de la protection sociale vise à « réduire le coût du travail » et à doper la « compétitivité ». « La France se vide de son sang industriel, il faut arrêter ça », a-t-il martelé, évoquant à plusieurs reprises l'exemple de l'Allemagne. « Pourquoi ça marcherait chez eux et pas chez nous ? », a-t-il interrogé au sujet de la « TVA sociale » mise en œuvre en 2007 outre-Rhin. « Je veux qu'on garde nos usines », a ajouté Nicolas Sarkozy au nom du « produire en France », qu'il a opposé au « produire français ».

Interrogé sur un risque d'inflation et de baisse du pouvoir d'achat lié à la hausse de la TVA, il a dit ne croire « en rien à une augmentation des prix ». « La concurrence maintiendra les prix », a-t-il insisté.

« j'exclus toute augmentation des impôts »

« Clairement, j'exclus toute augmentation des impôts », a-t-il affirmé. Cette réforme est censée être réalisée à prélèvements obligatoires constants. « Nous avançons à visage découvert », a-t-il ajouté au sujet de « cette mesure pour alléger le coût du travail ». « Il n'y a pas de surprise », « j'assume mes décisions », a insisté Nicolas Sarkozy.

Le candidat socialiste à la présidentielle François Hollande a lui présenté cette semaine un programme comprenant plus de 40 milliards d'euros de hausses des prélèvements obligatoires à l'horizon 2017.