Pour la secrétaire générale du régulateur français, l'Autorité de contrôle prudentiel (ACP), Danièle Nouy, la réduction de la taille des bilans des banques européennes, engagée à marche forcée depuis l'été, n'induit pas nécessairement une contraction de l'offre de crédit.

« Le mot deleveraging (réduction de la taille du bilan) ne veut pas forcément dire credit crunch (contraction du crédit) », a indiqué Danièle Nouy lors de son audition devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale. « Quand on vend une activité aux Etats-Unis ou en Asie » pour réduire sa taille, « il y a d'autres banques qui rachètent ces actifs » et peuvent dès lors assurer leur fonctionnement et pérenniser l'offre de crédit, a expliqué la secrétaire générale de l'ACP, qui contrôle les secteurs bancaire et assurantiel.

Banques sous pression

Plusieurs observateurs se sont inquiétés ces dernières semaines d'une possible crise du crédit liée à ce processus de réduction de la taille des bilans, imposée aux banques européennes par l'évolution des conditions de financement, notamment en dollars. Les dernières statistiques européennes, qui datent d'octobre, indiquent toutefois que le crédit continue à progresser.

Concernant l'accès aux marchés pour emprunter les ressources nécessaires à leur activité, Mme Nouy a reconnu que « le raccourcissement, voire la disparition de certaines sources de refinancement (avait) mis nos banques sous pression ». « Il y a de la réduction de taille de bilan qui est absolument nécessaire. En revanche, il faudrait faire en sorte que l'économie soit financée dans de bonnes conditions », a-t-elle pointé.