Le président du MoDem François Bayrou a dénoncé "une série d'erreurs gravissimes de gestion" ayant mené au démantèlement de la banque franco-belge Dexia, et s'est étonné qu'on ne demande "aucun compte" à ses dirigeants, mercredi à "Questions d'Info" LCP/France Info/AFP/Le Monde.

Sur ce démantèlement, obligeant l'Etat français à apporter des garanties à la Caisse des dépôts (CDC) chargée de reprendre une partie des activités, M. Bayrou a dit n'être « pas du tout sur la ligne de tous ceux qui s'expriment » ces derniers jours, notamment François Fillon mardi. « Dexia, ce n'est nullement un problème de causes extérieures, de crises qui se seraient accumulées. Dexia c'est une série d'erreurs gravissimes de gestion, faites par les responsables de la banque auxquels je m'étonne qu'on ne demande aucun compte ».

« Ça n'est pas la crise qui a provoqué les difficultés de Dexia, ce sont les décisions erronées qui pendant des années et des années ont été prises par ceux qui étaient les responsables », a insisté le député des Pyrénées-Atlantiques. Pour lui, « Dexia a voulu saisir la totalité du marché des financements des collectivités locales en faisant des acrobaties de produits financiers qui nous conduisent à la catastrophe aujourd'hui ».

Caisse des Dépôts

Le leader centriste a par ailleurs jugé « dangereux » de mettre « une nouvelle fois à contribution » la CDC, car « la Caisse des Dépôts a été inventée au XIXe siècle pour protéger l'épargne des Français ». Il a regretté qu'on se serve « de tous les moyens, de tous les bras de fer pour faire en sorte que la Caisse des Dépôts soit engagée dans toutes les décisions de l'Etat ». « Je considère que c'est dangereux », a-t-il martelé.

Incluant droite et gauche, le Premier ministre François Fillon avait estimé mardi à l'Assemblée nationale que « la responsabilité de beaucoup de gouvernements (français) était engagée dans la dérive » de Dexia depuis une quinzaine d'années. Les garanties financières apportées par l'Etat dans cette restructuration vont faire l'objet d'un collectif budgétaire soumis la semaine prochaine au vote du Parlement.