Le projet de budget 2012 de la France constitue "une étape essentielle" dans la baisse des déficits et de la dette et "un effort très soigneusement dosé demandé aux Français", a affirmé mercredi à l'Assemblée la ministre du Budget, Valérie Pécresse, sortant de la commission des Finances.

« C'est un budget des engagements tenus puisque nous sommes sur un chemin très balisé de réduction des déficits et de l'endettement. 2012 est une étape essentielle de ce chemin », a-t-elle déclaré à la presse, en rappelant l'objectif d'un déficit ramené à 4,5% du PIB à 2012 et à 3% en 2013. A ses yeux, « c'est une étape marquée par l'équilibre, un effort très soigneusement dosé demandé aux Français parce que nous voulons réduire le déficit, mais pas atteindre la croissance et l'emploi ».

Mme Pécresse a aussi fait valoir que ce projet de budget était « marqué par une très grande équité en recettes, puisque les recettes supplémentaires porteront essentiellement sur les grands groupes, plus que sur les PME, et sur les ménages aisés, et en dépenses ». Et, a-t-elle insisté, « c'est un budget sous le sceau des économies: pour la première fois depuis 1945, c'est la fin de la spirale de la croissance des dépenses de l'Etat ».

Interrogée sur l'impact du basculement du Sénat à gauche pour le vote du projet de budget, la ministre du Budget a rétorqué que « le Sénat dans l'opposition, ça s'est déjà vu par le passé, Lionel Jospin avait un Sénat à droite. Cela n'empêche pas de voter des budgets ». « Dans une période où la réduction des déficits est un impératif, je compte sur l'esprit de responsabilité des sénateurs pour ne pas faire de l'obstruction stérile ni sur le budget ni sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale », a souligné Mme Pécresse.

De son côté, le ministre de l'Economie, François Baroin, a souligné devant la Commission que le projet de budget était « dans la continuité de 2011 tout en étant adapté aux circonstances » et souhaité qu'il permette de « restaurer la confiance et ramener la croissance », selon une source parlementaire. Il a affirmé devant la commission des Finances que le volet de réduction des déficits, la priorité avait été donnée à la baisse des dépenses publiques plutôt qu'aux hausses d'impôts, selon la même source.

Quant au rapporteur général du Budget à l'Assemblée nationale, Gilles Carrez (UMP), il a jugé que « ce budget fait tout pour ménager le retour de la croissance tout en étant marqué par la justice fiscale » et qu'il ne s'agit pas d'« un budget récessif ou d'austérité », a précisé la même source. La poursuite de la réduction du déficit inscrite dans ce projet de loi de finances constitue un « effort indispensable parce que la situation est de nécessité absolue », a-t-il ajouté.