Selon les Echos, la banque franco-belge Dexia, passée à deux doigts de la faillite en 2008 et qui supporte depuis de lourds actifs toxiques, pourrait accroître son programme de cession de ces derniers, logés dans les obligations, de 20 milliards d'euros.

Le journal cite une source proche de la banque qui affirme que cette dernière, qui a déjà cédé près de 80 milliards d'euros d'actifs depuis la crise, a besoin de porter ce chiffre à 100 milliards. « Les taux d'intérêts étant très bas, il faut mettre d'avantage d'actifs en collatéral (garantie fournie par le débiteur à son créancier) et ce besoin (en financement) atteint 100 milliards d'euros », selon cette source.

Le journal affirme que la banque pourrait supporter une perte de deux milliards d'euros sur la cession de ces actifs dont la valeur fluctue, tout en maintenant son taux de fonds propres durs (Tier-1) au dessus de 9%. Il cite une source proche de la banque qui affirme que « même en prenant l'hypothèse d'une perte de 10% » sur la valeur des actifs cédés, la provision de 1,8 milliard d'euros passé au deuxième trimestre à cet effet, « permet à Dexia de céder 18 milliards d'euros » d'actifs toxiques.

Une autre piste

Les Echos estiment qu'une autre piste est envisagée par la banque pour alléger son bilan. Rebondissant sur une information du Figaro de samedi selon laquelle Dexia pourrait se rapprocher de la Caisse des dépôts et de la Banque Postale pour créer une banque publique des collectivités locales. L'opération permettrait à Dexia de se défaire, en les extériorisant, de quelque 80 milliards d'euros de crédits aux collectivités locales.

La Bourse de Paris a bien réagi à ses informations. Lundi matin à 10h05, l'action s'adjugeait 6,79% à 1,39 euros dans un marché en légère hausse de 0,38%. « Quand une société cherche à vendre des actifs, les marchés apprécient toujours car cela fait rentrer des liquidités dans l'établissement », souligne Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities. Mais « il faut rester très prudent, l'envolée du titre peut être de courte durée. Nous sommes dans un climat d'extrême fébrilité des marchés et le secteur bancaire fluctue de manière irrationnelle depuis plusieurs semaines ».