Selon une note de Fitch Ratings, les fonds monétaires américains ont réduit de 19% en août sur un mois leur exposition à la dette émise par les banques françaises. Depuis fin mai, cette exposition a fondu de 34%.

Réalisée auprès des dix plus grands fonds monétaires américains, cette étude de l'agence de notation américaine indique que leur exposition aux banques françaises est passée de 14,1% du total de leurs actifs fin juillet à 11,2% fin août. Ce mouvement concerne les banques européennes dans leur ensemble. Ainsi, l'exposition de ces fonds monétaires aux instituts financiers de l'UE a diminué de 8% sur un mois en août et de 27% depuis fin mai.

Dans le détail, les banques britanniques sont également touchées par ce phénomène (-14% par rapport à juillet et -22% par rapport à mai) tandis que l'Allemagne est relativement épargnée (+8% par rapport à juillet).

Le très court-terme privilégié

Les investisseurs ont également cherché à limiter la durée de leurs placements sur la dette de certaines banques européennes, selon l'étude de Fitch, qui montre que les certificats de dépôt de très court terme (une semaine maximum) ont connu un bond, en France notamment.

Si l'exposition aux banques françaises et la maturité des titres détenus se sont réduites, les banques de l'Hexagone demeurent toutefois les plus attractives pour les fonds monétaires américains (11,2%), devançant même les établissements américains (9,2%) et le Canada (10,0%).

Plus largement, l'exposition des fonds monétaires américains aux banques européennes s'élevait à 42,1% de leur portefeuille fin août, soit 676 milliards de dollars, rappelle Fitch dans son rapport. Ces données confirment néanmoins la tendance des fonds monétaires américains à réduire leur financement des banques européennes, dont ils étaient jusqu'ici de grands fournisseurs de liquidités en dollars.

Plusieurs banques, dont BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et BPCE, ont annoncé avoir pris des mesures pour préserver leur accès à la liquidité en dollars, notamment par le biais de « swaps », des contrats qui permettent d'échanger des actifs en euros contre leur équivalent en dollars.