L'un des groupes de travail ministériels sur la dépendance a étudié trois scénarios de réforme, le premier prônant quelques aménagements du système actuel, un deuxième proposant un système entièrement public, un dernier suggérant une réforme complètement privée.

Ce premier scénario, le plus longuement développé dans le projet de rapport encore provisoire, est « fondé sur une consolidation du système actuel » qui permettrait de maintenir la dépense publique (entre 22 et 25 milliards d'euros) à un niveau « aussi proche que possible de son niveau actuel », selon le document dévoilé lundi par Les Echos, tout en rendant le système « plus juste et plus efficient ».

Il s'agirait en grande partie de réformer l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA), par exemple en augmentant les plafonds, qui sont actuellement trop bas pour les personnes les plus dépendantes ou en augmentant la participation financière des personnes les moins dépendantes au bénéfice des plus dépendantes. Les propriétaires de leur logement seraient aussi davantage mis à contribution.

Flou autour du financement

Pour le financement de la place en maison de retraite, une « augmentation de l'allocation logement » est évoquée tandis qu'un système de « bouclier » permettrait de limiter les dépenses des personnes les plus longuement dépendantes. Il est aussi suggéré de revoir l'Aide sociale à l'hébergement. Pour compléter, les pouvoirs publics pourraient « mieux réguler » les contrats privés d'assurance dépendance, voire inciter fiscalement les Français à en souscrire.

Côté financement, le groupe énumère les pistes sans trancher: hausse de la CSG des retraités, des droits de succession, deuxième journée de solidarité ou imposition des majorations de retraite pour familles nombreuses.

Dans le deuxième scénario, serait créé un régime type assurance maladie, qui aurait l'avantage de couvrir tout le monde et d'être plus simple, mais l'inconvénient d'être très coûteux (au moins 10 milliards d'euros supplémentaires) et peu ciblé. Troisième optique, les assurances privées se substitueraient en une dizaine d'années au financement public mais les plus modestes seraient aidés par les pouvoirs publics.