Une "normalisation" économique et financière, entraîne une "hausse graduelle des taux d'intérêt", a estimé Jürgen Stark l'économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE) dans un entretien publié mardi dans la presse portugaise.

« La BCE n'a pas de politique pré-déterminée en matière de taux d'intérêt, (...) mais si l'on prend comme toile de fond une reprise économique et une stabilisation financière, une normalisation signifie une hausse graduelle des taux d'intérêt », a déclaré Jürgen Stark au quotidien Publico.

Alors que la BCE vient de décider une hausse de ses taux d'intérêt d'un quart de point, portant son principal taux directeur à 1,25%, les marchés et les économistes s'attendent à d'autres relèvements d'ici la fin de l'année, portant le taux à 1,75% voire 2%, sur fond de montée des prix en zone euro. « Nous sommes conscients que la reprise est inégale entre les pays de la zone euro », a reconnu le responsable de la BCE. « Mais en tant que banque centrale chargée d'une politique monétaire unique, nous n'avons d'autre choix que de regarder la zone euro comme un ensemble ».

Dettes souveraines

Sur la crise des dettes souveraines, le responsable de la BCE a estimé qu'elle avait permis de réaliser l'importance « d'un meilleur système de vigilance », d'une « meilleure gouvernance économique » et de la nécessité de « mener de front des politiques budgétaires et d'ajustement structurel ».

Interrogé sur la possibilité de restructurer les dettes des pays ayant demandé une aide internationale, l'économiste a estimé que cette solution était très « pénalisante » tant pour les bailleurs de fonds que pour les pays eux-mêmes. Concernant les banques portugaises, très dépendantes du financement de la BCE, Jürgen Stark a défendu une plus « grande transparence » afin « de favoriser la confiance » entre les banques et permettre un meilleur fonctionnement du « marché interbancaire dans la zone euro ».