La pression fiscale dans les pays riches est retombée en 2009 au niveau du début des années 1990 en raison de la crise, qui a fait chuter les recettes, selon les dernières statistiques publiées mercredi par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

« Les recettes fiscales ont nettement diminué en 2009 dans la plupart des pays membres de l'OCDE, en raison du déclin de l'activité économique et des baisses d'impôts visant à amortir les effets de la récession », a déclaré l'organisation.

Taux des prélèvements obligatoires en baisse

Le taux de prélèvements obligatoires (TPO), c'est-à-dire l'ensemble des recettes des impôts, taxes et cotisations rapportées au produit intérieur brut (PIB), « a retrouvé son plus bas niveau depuis le début des années 1990 », a ajouté un de ses responsables, Stephen Matthews, lors d'une conférence de presse au siège de l'OCDE à Paris. Le TPO moyen de la zone OCDE est ainsi passé de 35,4% en 2007 à 34,8% en 2008 et 33,7% en 2009, selon de premières estimations.

Ce taux a enregistré une troisième baisse d'affilée en 2009 dans une poignée de pays, dont la France, le Canada, l'Islande et le Royaume-Uni. L'an dernier, les recettes fiscales ont diminué dans toute la zone à l'exception du Luxembourg, de la Suisse et de la Turquie.

Les pays les plus touchés par la crise sont aussi ceux où la pression fiscale connaît les plus fortes baisses: l'Espagne où le TPO a chuté de 37,7% à 30,7% entre 2007 et 2009, l'Islande (40,6% à 34,1%), mais aussi la Grèce, l'Irlande ou les Etats-Unis. Les Etats-Unis sont ainsi devenus en 2009 le troisième pays de l'OCDE où la pression fiscale est la plus faible (23,95% du PIB), après le Mexique et le Chili.

Le Danemark (48,2%) et la Suède (46,4%) restent les Etats avec le TPO le plus élevé, suivis par quelques pays au-dessus de 40% dont l'Italie (43,52%), la Belgique (43,22%) ou la France (41,9%). Le taux de prélèvements obligatoires était en revanche de 37% en Allemagne.

Selon Jeffrey Owens de l'OCDE, le gouvernement français doit continuer à passer en revue ses niches fiscales, en vue de les réduire encore, y compris les taux réduits de TVA, afin de simplifier son système. « La France a plus de taxes que n'importe quel autre pays de l'OCDE », a-t-il déploré.

Taxes vertes

Autre enseignement de cette étude: bien que très en vogue, les taxes « vertes » représentent en fait une plus petite proportion du PIB de la zone OCDE aujourd'hui qu'il y a vingt ans. L'essentiel des recettes des « éco-taxes » provient du transport routier, malgré l'introduction de nouveaux impôts, notamment sur la pollution.