La crise de 2008 a eu de fortes répercussions sociales en Europe, où des millions d'actifs ont perdu leur emploi. La plupart des gouvernements ont accéléré les restrictions en matière de services publics ou d'aides.

Ces mesures d'austérité suscitent des mouvements de protestation : euro-manifestation à Bruxelles mercredi, jour où l'Espagne connaît la cinquième grève générale de son histoire, rassemblements contre la réforme des retraites en France samedi.

L'ALLEMAGNE est le seul pays à échapper à une hausse massive du chômage, grâce au chômage partiel notamment. Le chômage a peu augmenté en 2009 et baissé depuis (6,9% en juillet 2010, 7,1% à l'hiver 2008). Précurseur sur la voie de l'austérité, le gouvernement chrétien-démocrate a annoncé une réduction des prestations aux chômeurs de longue durée et aux jeunes parents, après un traitement de choc du gouvernement social-démocrate/Verts.

En ESPAGNE, le chômage a plus que doublé (20,3% en juillet 2010, 7,9% au printemps 2007). Une refonte de la législation du travail est en cours facilitant la flexibilité horaire et le licenciement économique. Le gouvernement socialiste a annoncé deux plans d'économies : hausse de la TVA, réduction des budgets ministériels, gel des pensions, baisse des salaires des fonctionnaires, suppression d'aides comme le « chèque-bébé » ou l'aide aux chômeurs de longue durée.

La FRANCE a enregistré une hausse d'une rapidité historique du chômage (10% en juillet 2010, 7,6% au printemps 2008). Le gouvernement de droite a annoncé des coupes budgétaires avec moins de remboursements médicaux et d'avantages fiscaux, ainsi qu'un report progressif de l'âge de la retraite qui suscite des manifestations massives.

En GRECE, le chômage est à son niveau le plus élevé depuis onze ans (11% en mars 2010, 7,5% au point bas du printemps-été 2008). En échange d'un prêt, le gouvernement socialiste a annoncé des mesures d'austérité sous la pression des institutions internationales : baisse de 15% du traitement des fonctionnaires, gel des recrutements publics sauf santé, éducation et sécurité. Malgré six grève générales depuis janvier, les Grecs vont voir augmenter la TVA et d'autres taxes. La retraite à 65 ans sera généralisée et une loi sur la flexibilité du marché du travail doit faciliter les licenciements.

L'IRLANDE, dont la prospérité reposait sur l'immobilier et une politique d'impôts bas attirant les groupes étrangers, a été le premier pays de la zone euro à entrer en récession début 2008. Le chômage a atteint un sommet depuis 16 ans (13,6% en juillet 2010, 4,4% au point le plus bas de 2007). Deux plans d'austérité se sont succédé en 2009, imposant, malgré d'amples manifestations, une baisse générale des allocations et une réduction de 5 à 15% du traitement des fonctionnaires.

En ITALIE, le chômage a fortement augmenté depuis mi-2009. Il diminue depuis juin 2010 (8,4% en juillet 2010, 5,8% au point le plus bas de 2007). Le gouvernement de droite a annoncé des mesures d'austérité touchant en premier lieu les fonctionnaires (salaire gelé trois ans). Dans le privé, l'âge de la retraite sera progressivement reporté. Du personnel de santé devrait manquer en raison d'un gel des embauches.

La POLOGNE, seul pays de l'UE en croissance en 2009, a quand même enregistré une poussée du chômage (9,4% en juillet 2010, contre 6,9% à l'automne 2008). La TVA augmentera d'un point à 23% en 2011, au moins pour trois ans.

Au ROYAUME-UNI, le chômage a atteint début 2010 un pic depuis quinze ans. Il commence à baisser (7,8% en juin 2010, 5,1% au point bas de l'hiver 2007-2008). Les aides sociales vont diminuer dans le cadre d'un plan d'austérité historique annoncé par le gouvernement conservateur. Chaque ministère perdra en moyenne 25% de son budget. Le salaire d'une partie des fonctionnaires sera gelé deux ans et le report de l'âge de la retraite à 66 ans accéléré.