La masse salariale du secteur privé, qui représente la principale source de recettes de la Sécurité sociale, a recommencé à augmenter au premier trimestre (+0,8% sur le trimestre, +0,5% sur un an), après avoir subi en 2009 une baisse inédite depuis l'après-Guerre, selon des données Acoss parues ce jeudi.

« La masse salariale, stable au quatrième trimestre 2009, serait en hausse de 0,8% sur le trimestre et de 0,5% sur un an » et atteindrait 119,2 milliards d'euros au premier trimestre sur fond de stabilisation de l'emploi salarié, indique l'Agence centrale des Organismes de Sécurité sociale. La masse salariale dépend du nombre d'emplois, mais aussi du niveau des salaires et primes.

Après quatre trimestres consécutifs de baisse, principalement due à la perte d'emplois salariés, mais aussi à la hausse du chômage partiel et à la diminution des heures supplémentaires, la masse salariale s'était stabilisée au quatrième trimestre 2009 (plus 0,1% sur un trimestre).

Mais sur l'ensemble de l'année 2009, la masse salariale avait subi une contraction de 1,3%, du jamais vu depuis la création de la Sécurité sociale en 1949, après la Libération. La baisse d'un point de pourcentage de la masse salariale équivaut à deux milliards d'euros de recettes perdues par la Sécu.

Le salaire moyen par travailleur revenu à son niveau antérieur

Autre signe positif, la progression nettement plus marquée du Salaire moyen par Tête (SMPT), qui a augmenté de 0,9% sur le trimestre et de 2,4% sur un an. « Après des évolutions annuelles autour de un pour cent courant 2009, traduisant notamment la baisse des primes dans certains secteurs, la réduction du volume d'heures supplémentaires et le recours au chômage partiel, le SMPT retrouve un rythme proche des années antérieures (de l'ordre de 2,8%) », observe l'Acoss.

Augmentation du chômage partiel : des recettes en moins pour la Sécurité Sociale

Au premier trimestre 2010, le nombre de personnes en chômage partiel a augmenté sur un trimestre et sur un an, selon l'Institut national de la Statistique et des Etudes économiques. Or l'indemnité de chômage partiel, à la différence du salaire, est exonérée de cotisations patronales (mais pas de la Contribution sociale généralisée), ce qui fait perdre des recettes à la Sécu.

Mais le nombre d'heures supplémentaires, qui bénéficient d'exonérations sociales et fiscales, est resté « quasiment stable » comparé à celui de l'année précédente, après les fortes baisses de 2009.