Les grandes banques françaises profitent de la publication de leurs résultats trimestriels pour annoncer le montant de leur exposition à la dette souveraine grecque. C’est la Société Générale qui est la plus impliquée, à hauteur de 3 milliards d’euros.

A l’heure où la Grèce, surendettée et en proie à une crise sans précédent, a vu sa note reléguée dans la catégorie des investissements spéculatifs par l'agence de notation Standard & Poor's, la part de la dette souveraine détenue par les banques françaises est estimée, selon le quotidien Les Echos, entre 15 et 20 milliards d'euros. Mais si l'on en prend en compte le total des obligations et des crédits grecs détenus par les banques françaises, le chiffre s'élève à 59,8 milliards d'euros, ce qui représente 40,8% de l'ensemble des engagements dans le pays.

Au niveau européen, les banques françaises sont les plus engagées en Grèce, devant leurs consœurs suisses et allemandes. Selon la ministre de l’économie Christine Lagarde, qui s’est exprimé hier sur LCI, elles se sont engagées à se maintenir en Grèce afin de ne pas encore fragiliser l’économie hellénique.

La Société Générale : la plus exposée à la dette souveraine grecque

Le Crédit Agricole, particulièrement concerné puisqu’il contrôle directement la banque grecque Emporiki, a été le premier à chiffrer l’ampleur de son exposition à la dette souveraine, qui s’élève à 850 millions d’euros, dont 600 millions pour sa filiale. Son activité assurances est également exposée, à hauteur de 400 millions d'euros, ce qui est peu à l'échelle de la banque verte.

Au même moment, Baudoin Prot, président de BNP Paribas avait qualifié l’exposition de BNP de « tout à fait négligeable », expliquant que son établissement avait fait le choix de réduire son engagement en Grèce depuis plusieurs années. Aujourd’hui, BNP Paribas a annoncé un chiffre de 5 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent 3 milliards d’engagements commerciaux sur des entreprises privées. Mais les crédits au secteur privé grec ne représentent que 0,2% des engagements totaux du groupe, tandis que l'exposition à la dette souveraine ne pèse que 0,4%.

Dans un communiqué, le groupe BPCE a annoncé mercredi être exposé en Grèce à hauteur de 2,1 milliards d'euros, dont 882 millions pour sa filiale Natixis. Sur ce total, 1,4 milliard d'euros portent sur la dette souveraine, mais sont garantis à hauteur de 300 millions d'euros.

En publiant aujourd'hui ses résultats du premier semestre, la Société Générale a fait état d'une exposition globale de 3 milliards. « Au-delà de sa participation de 54% dans Geniki Bank, l'exposition du groupe à la Grèce sur l'ensemble de ses filiales bancaires et d'assurance représente à fin avril de l'ordre de 3 milliards d'euros sur le souverain grec » a indiqué la banque, tout en précisant que le « montant est négligeable sur les contreparties bancaires et corporate (entreprises, ndlr) ». Ces 3 milliards sont bien supérieurs à ce que les autres banques françaises ont déjà annoncé.