Dominique Strauss-Kahn, le directeur-général du Fonds monétaire international (FMI), estime dans un entretien au journal Le Monde publié lundi que le plan d'aide à la Grèce devrait l'aider à ne pas avoir recours au marché pendant 18 mois.

"J'ai convaincu les Européens qu'il fallait cet effort massif pour éviter à la Grèce d'avoir recours au marché pendant dix-huit mois", déclare M. Strauss-Kahn, en référence au plan d'aide de 110 milliards d'euros sur trois ans, décidé dimanche à Bruxelles par les pays de la zone euro.

Le FMI participe à hauteur de 30 milliards d'euros à ce plan d'aide, sans précédent dans la zone euro, et destiné à éviter à la Grèce que ses "fonctionnaires et retraités ne (soient) plus payés le mois prochain", selon son directeur-général. "Le Fonds va prêter à la Grèce 32 fois son quota de prêt, un niveau jamais atteint", a affirmé M. Strauss-Kahn, saluant "cet incroyable effort de solidarité".

Le Portugal ou le Mali parties prenantes

"Tout le monde a participé. D'abord la zone euro où, par exemple, le Portugal va prêter à la Grèce à un taux inférieur à celui auquel il emprunte pour son propre compte", a-t-il expliqué. "Mais le FMI aussi, puisque des pays pauvres comme le Mali sont parties prenantes de ce sauvetage", a-t-il ajouté.

Le directeur-général du FMI a également indiqué que son concours avait été décisif pour débloquer la situation la semaine dernière. "La situation s'est débloquée quand j'ai persuadé les différents groupes parlementaires allemands, mercredi 28 avril, que ce n'était pas seulement la stabilité de la zone euro qui était menacée, mais son existence même et aussi les comptes de l'Allemagne", a-t-il assuré.