Le nombre de chômeurs en fin de droits va croître en 2010 par un "effet mécanique" lié à de nouvelles règles d'indemnisation du chômage bénéficiant à des demandeurs d'emplois qui "n'y avaient pas droit auparavant", a déclaré jeudi le ministre de l'Industrie Christian Estrosi.

Affirmant que "chaque année, en moyenne, près de 850.000 personnes arrivent en fin de droits à l'indemnisation chômage", le ministre a estimé au Sénat que ce nombre "en 2010 va augmenter par un effet mécanique, puisque la nouvelle convention d'assurance chômage fait bénéficier d'une indemnisation des salariés qui n'y avaient pas droit auparavant, ceux ayant cotisé entre 4 et 6 mois".

"C'est simplement parce que nous avons modernisé notre système que nous arrivons à ce total", a répondu M. Estrosi à la sénatrice Isabelle Pasquet (groupe communiste et parti de gauche, CRC-SPG) lors de la séance des questions au gouvernement.

Le ministre, qui s'exprimait à la place du secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez, a assuré que "les personnes en fin de droits ne se retrouvent pas sans ressources : elles peuvent évidemment bénéficier du RSA et, pour celles qui ont une certaine ancienneté dans l'emploi, de l'Allocation de solidarité spécifique (ASS)".

Sur "ce sujet qui relève en grande partie de la compétence des partenaires sociaux", un groupe de travail syndicats-patronat "doit nous présenter prochainement ses conclusions", a noté le ministre, selon lequel "le gouvernement a pris toutes ses responsabilités".

Le nombre de chômeurs ayant épuisé leurs droits à l'assurance chômage atteindra 850.000 en 2009 et un million en 2010, a estimé Pôle emploi fin 2009. Il s'était élevé à 682.000 en 2008, 718.200 en 2007 et 810.900 en 2006.

Moins de 20% obtiennent l'ASS, versée en fonction des ressources du ménage notamment.

La CFTC a plaidé mardi pour un allongement de six mois "minimum" de la durée d'indemnisation des chômeurs arrivés en fin de droits, estimant qu'il fallait "organiser des co-financements entre l'Unedic et la solidarité nationale".

Demandeur de "solutions rapides", FO a souhaité lundi que "le patronat réponde sur les fins de droits" et a jugé envisageable des "financements croisés" entre les partenaires sociaux et l'Etat notamment pour "élargir les conditions d'ancienneté pour l'accès à l'ASS".