Les banques françaises "regrettent l'instauration unilatérale" d'une taxe exceptionnelle sur les bonus par le gouvernement, craignant notamment pour la compétitivité de la place de Paris, selon un communiqué de la Fédération bancaire française (FBF) publié mercredi.

La ministre de l'Economie Christine Lagarde a présenté mercredi en Conseil des ministres un projet de taxe exceptionnelle sur les bonus des opérateurs de marché, dont les traders, qui consistera en un prélèvement de 50% au-delà de 27.500 euros pour les bonus versés en 2010 au titre de 2009.

Le gouvernement français s'est ainsi aligné sur les modalités de la taxe annoncée le 9 décembre par le Royaume-Uni.

"Les banques françaises regrettent l'instauration unilatérale en France d'une taxe exceptionnelle sur les bonus", selon le communiqué de la FBF.

La fédération "redoute" notamment "que le projet de taxe n'entame encore davantage la compétitivité de la place de Paris où existe déjà une taxe sur les salaires".

Pour les banques françaises, les règles "n'ont de sens que si elles existent au niveau international et sont appliquées de la même manière sur l'ensemble des grandes places financières".

La FBF fait également valoir que les banques françaises "ont été pionnières et exemplaires" en matière d'encadrement des bonus, en prenant dès février des engagements en la matière, et "sont aujourd'hui les seules à appliquer pour l'exercice 2009 l'ensemble des règles issues du G20".

Autre argument avancé, celui de solidité du système bancaire français, qui a "globalement bien résisté à la crise et (...) n'a pas eu besoin d'un plan de sauvetage de l'Etat, contrairement à ce qui s'est passé dans d'autres pays, par exemple au Royaume-Uni".

La FBF souligne que le plan de soutien au secteur bancaire, mis en place fin 2008, n'a "pas pesé sur le budget de l'Etat" et a rapporté plus de deux milliards d'euros à l'Etat.